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Mercosur : "On n'a pas de clause miroir qui protégerait les producteurs français"

Avec l'adoption prochaine du protocole additionnel du traité Mercosur, l'agriculture française continue de souffrir. André Bercoff en parle sur Sud Radio le jeudi 9 janvier 2025 avec le juriste Marc Gotti.

Marc Gotti
Marc Gotti, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Le traité Mercosur sera "un nouveau coup de poing dans l'estomac aux agriculteurs", estime Marc Gotti.

Marc Gotti : "Les agriculteurs français n'auront pas les moyens d'être compétitifs"

Marc Gotti déplore la mainmise de l’Union européenne sur de nombreux dossiers nationaux, dont l’agriculture. "Les institutions de l'Union européenne ont une compétence dite exclusive en plusieurs matières, notamment l'union douanière et la politique commerciale commune. Il y a aussi l'établissement des règles de concurrence du marché intérieur, la politique monétaire de l'euro etc. Et à côté de ces compétences exclusives, elle a aussi des compétences dites partagées avec les États. Et c'est tellement vaste, tellement important. En fait, tous les enjeux stratégiques de chaque nation membre de l'Union européenne, on les lui a retirés. Les États n’ont plus du tout de pouvoir décisionnaire, de souveraineté nationale dans tout ce qui est stratégique."

En quoi le traité Mercosur est-il si préjudiciable à nos agriculteurs ? "Cet accord, qui avait été déjà signé en 2019, et aujourd'hui on parle d'un protocole additionnel, va instaurer une concurrence déloyale, notamment sur la filière bovine, volaille et sucre, car les coûts de production, qui sont déjà extrêmement bas dans les pays d'Amérique latine, qui ont des charges environnementales et sociales qui n'ont rien à voir avec les nôtres, vont faire que les agriculteurs français n'auront pas les moyens d'être compétitifs. On n'a pas de clause miroir (à savoir la réciprocité des normes de production) qui protégerait les producteurs français. Il y aura donc péril économique pour un nombre d'agriculteurs qui ne pourront plus faire face", alerte Marc Gotti.

"C’est l'élimination progressive d'un pan entier de l'économie agricole pour notre pays"

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’un problème de ce type apparaît à l’horizon… "C'est le problème intrinsèque de l'Union européenne. D’ailleurs, même au sein de l’Union européenne : dès que l'Espagne et le Portugal ont commencé à rentrer dans ce marché commun, cela a tout de suite gravement nui aux intérêts de nos agriculteurs. Ensuite il y a eu les porcs polonais. Et à chaque fois, c'est un coup de poing dans l'estomac aux agriculteurs. Donc, la première conséquence de ça, c'est qu’avec ce genre d’accord, on a affaire à une continuité de l'élimination progressive d'un pan entier de l'économie agricole pour notre pays et tous les pays agricoles. Et donc un pan entier de la population active française.

Et la deuxième conséquence, c'est le fait que sur notre propre sol français, ces accords poussent à perdre notre autonomie et autosuffisance alimentaire, qui est absolument cruciale pour un pays. Tout sera produit ailleurs et importé, car moins cher à produire. Ce sont les deux conséquences qu’il faut tenir à l’esprit", a expliqué Marc Gotti.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 13h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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