Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A - sans aucune activité - a bondi de 8,7% au premier trimestre 2025, soit une hausse de 273.100 inscrits. Explications avec Marc Touati.
Marc Touati : "On a eu des manœuvres factices pour sortir des chômeurs des statistiques, maintenant ça ne fonctionne plus"
Selon Marc Touati, cela ne doit pas être une surprise, après tout. "Le chômage est ce qu'on appelle une variable retardée de l'activité. On a eu une quasi-récession pendant des mois, l'activité baisse. On a des records de faillites d'entreprises. Alors, si les entreprises font faillite, les emplois disparaissent, et le chômage augmente."
"Et là, ce n'est que le début de l'augmentation du chômage. On a eu des manœuvres factices pour sortir des chômeurs des statistiques, maintenant ça ne fonctionne plus. Et la catégorie qui a vu son chômage augmenter le plus, c'est les moins de 25 ans. Et ils sont à 21% de taux de chômage. Et ce n'est que la catégorie A", a poursuivi Marc Touati.
"Pour une entreprise ou ménage, quand ça va mal pour vous, c'est clair : vous réduisez vos dépenses de fonctionnement"
Autre sujet : la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a annoncé la suppression ou fusion prochaine d'un tiers des agences de l'État. "Je ne veux pas être méchant, mais c'est du marketing. Elle commence à se rendre compte qu'il faut arrêter les dégâts. Vous pouvez regarder sur le site de l'INSEE : les ODAC (organismes divers de l'administration centrale) coûtent 140 milliards d'euros par an. Même si on fusionne quelques agences, on va gagner 2 milliards. Mais on a besoin de 40 milliards. Donc, on est très loin du compte", a fait remarquer Marc Touati.
Comme l'explique Marc Touati, on peut réduire les dépenses de fonctionnement, mais l'État préfère s'en cacher. "En France, on dit souvent qu'on ne peut pas baisser la dépense publique parce que c'est de la dépense sociale. La dépense sociale, c'est 42% de la dépense publique. Mais quel est le deuxième poste ? C'est les dépenses de fonctionnement : les salaires, les frais de bouche, les régimes. Ça coûte 32% de la dépense publique. Pour une entreprise ou ménage, quand ça va mal pour vous, c'est clair : vous réduisez vos dépenses de fonctionnement, vous allez moins au restaurant. Je pense donc qu'il faut repenser notre dépense publique, sinon ça va nous coûter très cher."
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