Marie-Estelle Dupont estime que la GPA s’inscrit dans une tendance générale à la banalisation de beaucoup de choses.
Marie-Estelle Dupont : "C’est l’idée selon laquelle un enfant serait un objet qui peut être vendu, distribué, échangé"
"Il y a une banalisation du fait de redéfinir les conditions de l'existence humaine dans beaucoup de sujets : sur l'euthanasie, sur la GPA… il y a une banalisation du fait qu'on décide de contrôler la nature. Un enfant à qui on interdit l'arbre généalogique ne peut pas se construire. Un petit enfant qui ne peut pas dessiner son arbre généalogique ne sait pas d'où il vient. Donc, il ne peut pas savoir où il va. Donc, le cocktail entre le progressisme scientifique et la société du marketing produit un discours ultra factice, ultra paillettes, ultra banalisant sur deux choses : le fait qu'un enfant serait un objet qui peut être vendu, distribué, échangé… Et la transformation de l'utérus en Airbnb. C'est un Airbnb maintenant, l'utérus d’une femme. On le loue", a déclaré Marie-Estelle Dupont.
"Faire passer pour progrès le fait d'arracher un petit mammifère à la femelle qui l'a porté"
Selon Marie-Estelle Dupont, la GPA est un faux progrès. "On vous raconte avec des éléments sémantiques et rhétoriques concrets, scientifiques, on invoque la science et la technologie pour faire passer quelque chose qui est obscurantiste. Depuis les années 1960, la science a découvert le microchimerisme materno-fœtal : pendant 27 ans, il y a des cellules du bébé portées par la maman qui restent dans le corps de la maman, et des cellules de la mère qui restent dans le corps de l'enfant. C'est ces cellules qui font ce que les psychanalystes appellent la préoccupation maternelle primaire, c'est-à-dire cette identification très forte dans les premiers mois de la vie pour assurer la survie du bébé. Cela va assurer la sécurité physiologique et émotionnelle, qui sont indissociables chez le nouveau-né. Donc, faire passer pour progrès le fait de programmer, d'arracher un petit mammifère à la femelle qui l'a porté… et que ce serait un progrès de prendre des ovocytes ici, de les greffer là… cette désarticulation est une aberration absolue."
"C'est une aberration éthique, c'est une aberration biologique, et c'est une aberration du point de vue sociétal. Quand on dit ce sont des enfants normaux… qui dit que ce sont des enfants qui se développent normalement et qui vont bien ? Des parents d'intention qui sont eux-mêmes complètement borderline dans leur tête parce que s'ils ne l'étaient pas, ils n’envisageraient pas de réifier le corps de la femme et de faire de la traite. C'est de l'esclavage moderne, c'est de la traite des femmes", a poursuivi Marie-Estelle Dupont.
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