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Maurice Signolet : "L'institution policière n'a fait que s'adapter à une situation déliquescente"

Comment la police a-t-elle changé en quarante ans ? André Bercoff en parle sur Sud Radio le mardi 15 avril 2025 avec Maurice Signolet, commissaire divisionnaire honoraire et auteur de La police ne peut plus rien pour vous (Éditions L'Artilleur).

Maurice Signolet
Maurice Signolet, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Quels sont les évolutions que l'on peut observer dans le fonctionnement de la police il y a quarante ans et aujourd'hui ?

Maurice Signolet : "Le manque de moyens nous poussait à nous investir humainement beaucoup plus qu'aujourd'hui"

"Auparavant, la mission primait, et tout s'organisait autour de la mission, avec ses impératifs de disponibilité, de dévouement… on ne comptait pas les heures. L'investissement était énorme, avec très peu de moyens. Le manque de moyens nous poussait à nous investir humainement beaucoup plus qu'aujourd'hui. Aujourd'hui, on va moduler la mission en fonction de la velléité des fonctionnaires", a raconté Maurice Signolet.

https://twitter.com/SudRadio/status/1912122292152172561

Néanmoins, comme tient à le nuancer Maurice Signolet, "l'institution n'est pas la seule coupable". "Il y a eu une évolution du Code pénal, du Code de procédure pénale, qui a restreint l'activité policière. Mais il ne faut pas non plus accabler l'institution policière. L'institution policière n'a fait que s'adapter à une situation déliquescente, surtout dans le domaine de la justice."

"Le gardien de la paix d'il y a quarante ans, c'est quelqu'un qui n'avait pas pu faire d'études"

Il y a également eu un changement sociologique profond dans le recrutement. "Le gardien de la paix d'il y a quarante ans, c'est quelqu'un qui n'avait pas fait d'études. Ou plutôt, il n'avait pas pu faire d'études, car il n'y avait pas d'intelligence sous-jacente. Il entrait dans la police car il voulait quitter l'usine, les champs ou les DOM-TOM."

https://twitter.com/SudRadio/status/1912120841975869876

Pour le justiciable, les choses se sont certes améliorées. "On est passés brutalement d'une procédure inquisitoriale, qui avait fait ses preuves depuis la nuit des temps, à une procédure contradictoire, avec une présence d'avocat dès la première heure de garde à vue, la présence d'avocat au moment de la perquisition", explique Maurice Signolet. Revers de la médaille : cela a compliqué le travail de la police. "La justice a commis une énorme erreur au début des années 1980 : elle a commencé à s'intéresser aux politiques. Ils ne se rendaient pas compte de la catastrophe que ça allait produire. Tous ces voies de recours, toutes ces possibilités de vices de procédure qui font la fortune des avocats.."

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

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