Crise ukrainienne, déclin de l’Occident, montée du terrorisme islamique. Le monde est plongé dans un cocktail explosif. La conséquence, pour Alexandre del Valle, de ce qu’il appelle dans son dernier livre, "La mondialisation dangereuse".
Alexandre del Valle : "des conflits différents qui s’allument en même temps"
Une troisième guerre mondiale en morceaux. Voici comment le pape François a récemment décrit le monde dans lequel on vit. Des propos que partage le géopolitologue Alexandre del Valle. "Il y a plein de foyers qui s’allument et qui sont interconnectés. Ce sont des conflits différents, avec des agendas différents, qui s’allument en même temps, et où l’agenda de l’un sert à instrumentaliser l’agenda de l’autre" explique-t-il sur Sud Radio.
Pour Alexandre del Valle, ce n’est pas encore l’heure de la troisième guerre mondiale. Mais il faut se préparer à un choc global. Voila ce qu’il décrit dans son dernier livre Vers un choc global ? La mondialisation dangereuse publié aux éditions de l’Artilleur. Parmi les causes de ce choc à venir, la montée de l’islamisme. "Le génie de l’islamisme c’est de nous faire croire qu’il perd des territoires alors qu’il est en train de gagner des esprits" ajoute le géopolitologue.
Ukraine : l’enjeu des intérêts énergétiques
L’autre foyer de crise mondiale, c’est bien évidemment le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Un conflit qui n’est pas plié pour Alexandre del Valle. "Comme pour la Syrie, c’est une guerre qu’il faut analyser sur un cycle de cinq ans. Sauf si les Occidentaux décident de mettre le paquet, en cassant le monopole russe du ciel" lance le géopolitologue sur Sud Radio. "Les intérêts sont énormes" précise-t-il, pointant du doigt les intérêts stratégiques des Etats-Unis, notamment énergétiques, face à la présence russe dans cette région.
En effet, qu’il s’agisse de gaz, d’hydrocarbures ou même de céréales, les enjeux énergétiques en Ukraine sont énormes. Reste à savoir si les Etats-Unis laisseront la Russie se rapprocher de ces puits de ressource, dans la région ukrainienne. Comme le rappelle Alexandre del Valle, la géopolitique est empreinte de cynisme. Et la vertu dont parlait Machiavel ne doit pas s’entendre sur le plan moral, mais sur celui du pragmatisme.
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