Tour d’horizon de la mondialisation avec Alexandre Del Valle. Et plus particulièrement des zones où le contexte est tendu. Peut-on y trouver un dénominateur commun ? Oui, pour le géopolitologue. Entretien.
Mondialisation : la légitimité des modèles en question
"Il y a un dénominateur commun, positif pour nous, car c’est celui que l’Occident utilise pour régenter le monde. Mais pour les autres, cette volonté des Européens et des Américains qu’ils sont le bien, implique un expansionnisme qui serait légitime. C’est une idée qui mérite d’être discutée. Est-ce que c’est parce que l’on croit avoir le bon modèle qu’on a forcément le droit de l’imposer aux autres ? C’est l’origine de la guerre en Ukraine" explique le géopolitologue Alexandre Del Valle sur Sud Radio.
Quand on parle du camp du bien, explique-t-il, il faut apporter donc certaines nuances. Le géopolitologue de citer comme exemple le soutien de l’Occident à certains anciens jihadistes, visés aujourd’hui par des enquêtes internationales pour leur fortune, le système mafieux dont ils seraient à l’origine, et cela à partir du trafic de migrants au départ de la Libye ou de la Turquie. L’exemple même d’une mondialisation dangereuse, pour Alexandre Del Valle.
Comment on a rendu la Russie hystérique
Aujourd’hui, l’ennemi du camp du bien porte un nom : Vladimir Poutine. Au début des années 2000, le président russe tendait pourtant les bras à l’Europe et à l’OTAN. Pourtant, on l’a quasiment jeté dans les bras de la Chine. "Cela ressemble à un piège. Tout a été fait pour encercler les Russes afin qu’ils deviennent hystériques. Ce qui a donné le discours de Munich de Poutine. On n’en a pas tenu compte, on les a nargués encore plus, en faisant entrer dans l’Otan la Géorgie et l’Ukraine" précise Alexandre Del Valle.
"Aux Etats-Unis, le lobby des gens d’Europe de l’Est est extrêmement puissant. Il est d’autant plus puissant qu’il est de très haut niveau. Les grands diplomates américains viennent d’Europe de l’Est" conclut-il, expliquant pourquoi les yeux de l’Occident sont aujourd’hui tournés vers cette Europe de l’Est, et vers l’Ukraine. Quel qu’en soit le prix au regard de la paix mondiale.
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