La guerre en Ukraine se poursuit encore, après avoir débuté le 24 février dernier. Cette guerre porte un nom de code. Un nom de code peint sur les blindés russes, la fameuse lettre Z qui a fait couler tant d’encre. Qu’est-ce qui a poussé Vladimir Poutine à lancer une telle opération ? Qu’en disent les spécialistes ? Sans langue de bois, Jacques Baud revient sur l’origine de cette guerre, dans son dernier ouvrage : "Poutine : l’Opération Z" aux éditions Max Milo.
Un conflit qui était écrit
Invité sur Sud Radio, l’ancien membre des renseignements stratégiques suisses, spécialiste des pays de l’Est, dresse un point de situation. Il explique que, du point de vue des opérations, "on a une progression constante des forces de la coalition russophone dans le sud et l’est de l’Ukraine. On dit toujours que ce sont les Russes, mais c’est faux. Il s’agit d’une coalition. Il y a des milices populaires des Républiques de Donetsk et de l’Ougansk". "Ceux qui se battent dans le Dombass aujourd’hui sont des milices populaires", ajoute-t-il également, précisant que l’avance est permanente, mais elle est prudente.
Ce spécialiste précise que ce conflit ukrainien était déjà écrit. "Tout ce que l’on observe aujourd’hui a été décrit en 2019. Par un Think tank du Pentagone. Le problème est que les Américains, pour différentes raisons, veulent exclure la Russie dans sa forme actuelle, de la communauté internationale. Les Ukrainiens ne pensaient pas devoir se battre aussi longtemps. Zelensky a été trompé par les Occidentaux, et notamment par les Américains. La masse de sanctions qui devait s’abattre sur la Russie devait conduire à son effondrement immédiat", lance-t-il. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
Un retour à la réalité pour l’Europe
Il y a quelques mois, Jacques Baud expliquait que dans cette histoire, l’Europe s’est enfin retrouvée unie. Mais pas pour le résultat escompté. "Il y a eu un retour à la réalité. En février, on est parti sur l’exemple de 2014, avec un certain nombre de sanctions contre la Russie. Et puis, on a voulu refaire l’expérience, avec des sanctions massives. Ces sanctions auraient été efficaces en 2014, mais pas en 2022. À la fin de la crise de la Covid, les sanctions n’ont fait que raréfier un produit dont l’offre était déjà surabondante. On a augmenté l’écart de l’offre et de la demande, et cela a joué en faveur des Russes", analyse ce spécialiste des renseignements.
Aujourd’hui, les Russes produisent légèrement moins en raison de ces sanctions. Jacques Baud rappelle que tout ce que l’Europe ne veut plus, c’est vendu à l’Inde et à la Chine, qui ne demandaient qu’à consommer davantage. "Même l’Arabie saoudite achète du pétrole à la Russie, qu’elle revend à l’Europe. On reçoit du pétrole russe qui nous coûte le prix maximum. On a vraiment tout faux", conclut-il sur Sud Radio.
Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.
Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.