Pascal Fioretto publie un nouveau livre : Le petit abécédaire de l’apocalypse heureuse (Éditions Herodios). "Pour moi, la manière de s’en sortir le mieux est de rire de notre quotidien. Je pense que quand on arrive à rire ou, au moins, sourire, on a déjà fait un grand pas", a déclaré Pascal Fioretto.
Pascal Fioretto : "Ma nièce et moi, on arrive à générer du consentement par-delà le gap générationnel"
Pascal Fioretto consacre un chapitre de son livre à la novlangue. "J’appelle ça l’anglais niveau M6. C’est une espèce de manie qui consiste à utiliser un anglais approximatif, alors qu’il existe des mots français beaucoup plus efficaces. Pour me tenir à jour en ce qui concerne le vocabulaire, j’accepte les invitations de ma nièce à dîner, parce qu’elle aime bien fréquenter les boomers dans mon genre. Et moi, j’en profite pour prendre une cure de langage contemporain. Elle me dit que depuis qu’elle a quitté les territoires… Les territoires, c’est l’Indre-et-Loire, l’Ardèche, l’Auvergne… Depuis qu’elle a quitté les territoires et qu’elle vit dans les mégapoles, elle aime bien de temps en temps qu’on s’offre des quality moments. On forge du vivre-ensemble intergénérationnel. Et c’est notre façon à nous d’organiser les solidarités.
💬"Je dîne souvent avec ma nièce pour me mettre à jour sur le nouveau vocabulaire contemporain. Quand je discute avec elle, je suis évidemment le coupable du désastre de la planète"
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Ma nièce est plutôt dans la team vegan, et moi, je suis dans la team viande. Mais on s’entend très bien parce qu’on arrive à générer du consentement par-delà le gap générationnel. J’ai d’ailleurs rédigé un chapitre entier dans ce jargon actuel. On y découvre comment faire le job, comment rester dans le game, comment essayer d’intégrer une entreprise agile et hybride de la tech…"
"L’exode urbain, en réalité c’est très conformiste"
Selon Pascal Fioretto, le monde qu’il décrit est celui des bobous, les "bourgeois boueux" ou même "bouseux". "Je m’en moque, je les mets dans le tas. Je suis dans le même désarroi que mes contemporains, je ne parle pas du haut d’une chaire. Effectivement, c’est des états d’âme de bobos qui deviennent bobous. Cela ne m’empêche pas d’en rire.
💬"Des entreprises triturent les données de personnes mortes sur les réseaux sociaux pour mettre au point des robots conversationnels qui permettraient de discuter avec les morts"
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On baigne tous dans un fond de lait qui est le même. Il y a une forte volonté de standardiser les réactions, les comportements et les façons de penser. Cette fuite des grandes villes, on pourrait dire que c’est atypique, mais en réalité c’est très conformiste."
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