Il n’y a que deux puissances au monde. Le sabre et l’esprit. L’esprit, pour les institutions civiles et religieuses. A la longue, le sabre est toujours battu par l’esprit, comme le disait Napoléon Bonaparte. Comment concilier aujourd’hui l’Etat providence et la mondialisation ?
La confrontation entre Etat providence et mondialisation
Pour comprendre le nouveau désordre mondial, il convient de prendre de la distance. C’est ce qu’a essayé de faire Serge Federbusch dans son dernier livre, Le sabre et l’esprit, publié aux éditions de Passy. "Comme on comprend mal, on devient mal placé pour agir. J’ai posé l’hypothèse de la confrontation entre l’Etat providence et la mondialisation. Je me suis rendu compte que cette opposition est pluri-millénaire. Depuis le régime des civilisations, il y a la cohabitation difficile de systèmes qui protègent leurs civilisations, et en même temps, l’ouverture à l’extérieur" explique-t-il sur Sud Radio.
Il y a plusieurs milliers d’années, "le commerce était déjà important. Ce n’était pas la mondialisation mais il y a des historiens qui expliquent des effondrements historiques, au moment de l’âge du bronze, par le fait que tout était interpénétré, que certaines puissances se sont effondrées, et que cela a disloqué le système international. Cela a entraîné des faillites en cascade. Aujourd’hui, si on imagine que la Chine recule des échanges internationaux, cela présente un risque en raison de l’interpénétration des réseaux internationaux".
L’homme-monde et le territoire ethnique
D’où la nécessité de bien définir les notions d’homme-monde et de territoire ethnique. "Le territoire ethnique, c’est un espace contrôlé par une population où une structure politique garantit contre les risques principaux de l’existence" précise Serge Federbusch. A l’inverse, l’homme-monde, allégorie de la mondialisation. "Il y a des contradictions qui sont insupportables et qui vont poser problème" estime le haut-fonctionnaire.
Pour effacer ces contradictions, estime Serge Federbusch, les gouvernements finissent par gouverner par la peur. "Il y a des gens qui privilégient l’audace. Et d’autres, la recherche de la sécurité. Les sociétés qui se développent ont du mal à rester très longtemps autoritaires quand elles s’ouvrent. Quand on admet les multiplications avec l’étranger, on a de plus en plus de mal à contrôler sa population" conclut-il. Encore une autre contradiction…
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