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Piero San Giorgio : "Les émeutes ont mis en évidence le danger de vivre dans des villes"

Par Jean Baptiste Giraud

Piero San Giorgio, auteur de Survivre à l’effondrement économique (Éditions Culture & Racines), était l'invité de "Bercoff dans tous ses états" le 5 juillet 2023 sur Sud Radio.

Piero San Giorgio
Piero San Giorgio, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Le livre de Piero San Giorgio s’intitule Survivre à l’effondrement économique. Est-on vraiment dans un processus d’effondrement ou au bord de celui-ci ?

Piero San Giorgio : "Il faut compter surtout et d'abord sur soi-même"

"Le processus a démarré il y a malheureusement déjà pas mal d'années. Si on remonte à très loin, on peut dire que le suicide de l'Occident commence 1914. D’autres parlent de la surdépendance aux énergies fossiles, qui a été flagrante à partir des 1970. D'ailleurs, dans les années 1970 on a commencé à imprimer de la monnaie sans sous-jacent réel (l’or ou l’argent). Les circonstances qui nous amènent à l'effondrement sont assez anciennes", a répondu Piero San Giorgio.

Selon Piero San Giorgio, aujourd’hui on ne peut compter que sur soi-même. "Il faut compter surtout et d'abord sur soi-même. Bien sûr que l'environnement compte, l'État existe, et souvent d’ailleurs pour le grand malheur des citoyens. Il y a des exemples de pays, des nations qui marchent bien dans le monde au niveau des libertés individuelles, y compris au niveau de la sécurité et de prospérité. Ce sont les trois choses que nous demandons à un État", a fait savoir Piero San Giorgio.

 

"On a un État qui veut devenir un dictateur, tout en ayant de moins en moins de police"

Piero San Giorgio parle de survivalisme. C’est quoi, se préparer, concrètement ? "Nous sommes tous habitués à vivre avec un certain confort, le bénéfice de certaines infrastructures. Nous avons vu, en cas de catastrophe naturelle, ça arrive que ces infrastructures peuvent manquer. Et puis la police, l'État, il n'est pas là en cinq minutes pour vous aider à l'instant donné, et il faut se débrouiller par soi-même. Et pour mieux se débrouiller par soi-même, il vaut mieux prévoir. Il vaut mieux préparés des outils, des compétences, des formations des aptitudes… Un livre intitulé Rues barbares, que j’ai écrit en 2012, disait que dans le cadre de la préparation, il est peut-être intéressant de quitter les villes. Et bien, on s'adapte, parce que nous allons vers un monde avec des crises économiques qui vont en s'amplifiant et dont la fréquence se rapproche. Nous avons vu des États avec des dérives totalitaires et autoritaires… simultanément à une faiblesse structurelle qui est aussi criante. C'est-à-dire qu'on a un État qui veut devenir un dictateur, un despote, tout en ayant de moins en moins d'armée et de moins en moins de police."

 


Piero San Giorgio parle de "BAD" ("base autonome durable"). Qu’est-ce que c’est ? "L'idée est que pour pouvoir développer au maximum son autonomie, il vaut mieux être un petit peu enraciné qu’être mobile. Il vaut mieux avoir une base, un endroit où on peut se poser. Mieux vaut dans la ruralité que dans un HLM en centre-ville, puisque les supermarchés, l'eau, l'électricité sont dépendants d'autres personnes que vous. Cette base doit être durable parce que nous ne savons pas si les crises qui arrivent vont être d'une durée courte, auquel cas on s'adapte. Mais si elles sont longues, il vaut mieux être préparé à s'adapter pour cette longue durée avec un maximum d'autonomie en eau, nourriture, santé, hygiène, énergie, production et chauffage et thermorégulation bien sûr. Et puis surtout le lien social, le lien qui est si nécessaire pour se défendre, mais aussi pour vivre. L'être humain est un animal social, nous avons besoin des autres, nous avons besoin de nous intégrer."

Alors, par quoi commencer ? "La première étape est mentale. Les événements de ces derniers jours en France nous ont fait prendre conscience de la dangerosité, du danger de vivre dans des villes. Il faut ensuite commencer à travailler sur les outils et la stratégie. Vivre à la campagne, ce n'est pas nécessairement pour les gens riches ou pour les gens pauvres. Il y a toute une gamme de prix, de lieux, de vide à remplir. Il y a énormément de zones rurales qui sont abandonnées, qui sont vides et sur lesquels on peut recréer de la vie avec une famille", a répondu Piero San Giorgio.

 

 

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Retrouvez “Le face à face” d'André Bercoff chaque jour à 12h30 dans "André Bercoff dans tous ses états" SudRadio.

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