Pierre de Villiers dédie son dernier livre aux jeunes. Pourquoi ?
Pierre de Villiers : "La jeunesse attend qu’on lui dise les choses en toute clarté"
"L’avenir du monde, c’est vieux comme le monde, c’est quand même notre jeunesse. Et la France, c’est notre jeunesse. C’est pour ça que j’y consacre une grande partie de mon activité. Il est vrai que l’armée est un monde de jeunes dans une société qui vieillit. Plus de 50% des soldats et marins ont moins de 30 ans, et j’étais habitué à cet univers de jeunes. Et j’ai très vite constaté qu’il me manquait. Je crois que cette jeunesse attend qu’on lui parle vrai, qu’on lui dise les choses en toute clarté. Ce livre, c’est 45 lettres, c’est un face-à-face avec des jeunes, dans leur diversité et leur richesse.
J’allais à l’étranger, j’étais reçu comme la deuxième armée en opération au monde, la première en Europe. Tapis rouge, nous sommes admirés, respectés et craints par nos adversaires. Et quand je rentrais en France, je voyais un pays affaibli, presque dépressif, désuni, guidé par ces politiques qui nous minent", a déclaré Pierre de Villiers.
"La conscription permettait de connaître les Français dans leur diversité territoriale, sociale, économique et culturelle"
Doit-on regretter la fin du service militaire obligatoire ? "Avec la fin de la conscription en 1996, j’ai senti la lente dérive du creuset national qui, peu à peu, s’est abîmé au fil du temps. On voit d’ailleurs la différence chez les générations qui n’ont pas fait leur service national. Au-delà de la connaissance de l’armée, de la défense, de la protection des Français, le simple fait de connaître les Français dans leur diversité territoriale, sociale, économique et culturelle… Je pense qu’il fallait professionnaliser les armées, c’était indispensable. Mais il fallait simultanément maintenir un impôt pour que chaque Français se sente concerné et partie prenante de la nation. Il fallait rendre le service national égalitaire et universel.
Depuis la fin de la conscription, on a vu arriver en France des immigrés. Et ces populations ne se sentent pas vraiment Français, certaines sont d’ailleurs très hostiles à la France, qui les accueille. Ces fractures, qui se sont creusées, nous sont apparues au milieu du visage au fil des années", a déclaré Pierre de Villiers.
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