La liberté figure au fronton de toutes les mairies de France. Pourtant, elle semble plus que jamais menacée. Est-elle définitivement enterrée ? Peut-on tout dire ? Réponse dans "Bercoff dans tous ses états" avec André Bercoff et ses invités.
Quelle liberté pour l’opposition politique ?
Médecin, radiologue, sénateur de Côte-d’Or, Alain Houpert s’est vu notifier une interdiction d’exercer de six mois, dont trois avec sursis, par la Chambre disciplinaire des médecins de Bourgogne-Franche-Comté. Et cela à la suite de trois plaintes déposées contre lui. "Je suis parlementaire. Je me suis exprimé sur la politique sanitaire du gouvernement avec mes mots et mes connaissances de médecin. Certains médecins ont porté plainte en disant qu’un médecin ne s’explique pas comme cela. J’ai pourtant eu des paroles modérées. J’ai simplement dit que je trouvais anormal que le ministre Véran interdise les médecins de prescrire, et je me suis indigné contre la façon dont on traitait nos aînés dans les Ehpad", explique-t-il sur Sud Radio. Pas de quoi fouetter un chat…
Alain Houpert s’exprimait en désaccord avec la politique du gouvernement, en tant que parlementaire de l’opposition. "Fallait-il que je soutienne la parole sacrée du président de la République ? Si c’est le cas, alors je pense à un mot que je n’ose pas dire, qui commence par un D et finit par un E". Comme le mot démocratie d’ailleurs, dont le fondement est la liberté. Pour l’avocat Régis de Castelneau, Alain Houpert avait le droit et même "le devoir" de s’exprimer en tant que parlementaire, mais aussi "en tant que citoyen". Le parlementaire est "le mandataire du peuple", précise-t-il.
Les médias et la censure officielle
Xavier Azalbert a aussi fait les frais de cette liberté à géométrie variable. Ayant repris la direction de France Soir en version numérique, il publie régulièrement des enquêtes qui dérangent. À tel point qu’il a appris récemment que le ministère de la Culture avait supprimé l’agrément permettant à des organes de presse de bénéficier de certains avantages économiques, comme par exemple des taux de TVA réduits, ou des dons défiscalisés. "C’est une forme de reconnaissance par les pairs, cet agrément est validé par une commission paritaire", rappelle-t-il.
Cette dernière a accusé le journal d’avoir dénigré les politiques de santé publiques mises en place en 2019. "On peut en faire plusieurs analyses. La première, c’est dès lors qu’on s’oppose de manière pondérée à la politique sanitaire, on deviendrait dangereux pour nos concitoyens", lance Xavier Azalbert, rappelant les dangers pour la santé publique qu’ont représenté les dossiers Mediator ou Levothyrox, où les pouvoirs publics étaient d’ailleurs impliqués...
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