Avons-nous perdu le goût du risque, et de la vie plus largement ? Après les crises sanitaires, les crises économiques, et face au numérique, qui nous poussent au repli… Dans l’ouvrage qu’il a co-écrit, Patrice Franceschi livre une ode à la liberté et au goût du risque.
L’aversion au risque, une véritable maladie
Le risque est devenu un mot obscène. "L’aversion au risque, dans les sociétés occidentales, est une véritable maladie. L’aversion au risque est un grille d’explications assez intéressantes de tout ce qui nous arrive. Quand on a une aversion au risque. Que tout va au principe de précaution. Nous ne prenons jamais les décisions destinées à empêcher les problèmes qui vont arriver", explique l’écrivain Patrice Franceschi sur Sud Radio.
Si bien que, partant de ce principe, nous ne serions alors que dans la réaction aux choses. Patrice Franceschi livre ainsi un exemple. "Les trois grands avant-postes de la démocratie en Orient. Les Kurdes, les Arméniens et les Israéliens, sont attaqués de toute part par les mêmes ennemis. Si nous avions pris les bonnes décisions au bon moment pour empêcher ce qui vient d’arriver, cela ne serait pas arrivé. Mais notre aversion au risque a fait que l’on n’a pas voulu faire ce qu’il aurait fallu", ajoute-t-il.
"On empêcherait Christophe Colomb de partir"
"Aujourd’hui, on empêcherait Christophe Colomb de partir. Car au-delà du principe de précaution, il y aurait un tas de normes que nous avons construites. Comme les barreaux dorés de notre prison. Et cela nous empêche d’avancer. Cet essai [Le goût du risque. Un éloge de la vie riche, intense, joyeuse et engagée, publié aux éditions Grasset NDLR], est un coup de sabre dans notre société qui s’effraie de tout. Les titres des chapitres sont provocateurs, pour bien dire ce que l’on veut dire, pour derrière bien poser les choses, et apporter des pistes de solution", lance encore l’écrivain.
Toutefois, rappelle-t-il, "autrefois, le goût du risque était enseigné. Il fallait prendre des risques, mesurés, intelligents. On en était capable". "Nous sommes tous à des degrés divers, déjà emprisonnés dans un filet incroyable d’obligations, de normes, de bureaucratie. Si bien qu'ils nous empêchent d’office de vouloir bouger", conclut Patrice Franceschi sur Sud Radio.
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