"Je crois que l’on est dans une crise civilisationnelle", explique le Pr. Didier Raoult. "Cela fait deux jours que je rencontre des journalistes et que je le dis. Depuis deux ans, l’espérance de vie des humains continue d’augmenter et il n’y a pas moins d'humains à la surface de la Terre. Il y a eu une disproportion entre l’affolement général et la rupture de toutes les barrières que l’on s’était mises pour ne pas prendre trop de risques", juge-t-il.
"Tout ça s’est fait dans un affolement incroyable pour quelque chose qui est embêtant, qui est ennuyeux", juge le microbiologiste. "On a publié très récemment la moyenne d’âge des gens qui sont morts, c’est 80 ans quand même. Si vous voulez, ce n’est pas la peste qui est arrivée. Cette crise de nerf généralisée, je crois que tout le monde a été pris dedans, a été associé avec des bénéfices qui ont été outrageants, à l’égard des produits qui ont été proposés", explique le Pr. Didier Raoult au micro de Sud Radio.
Didier Raoult : "Vous avez des gens qui manient de l’argent qui ont des fonds qui sont supérieurs à 90% des États souverains"
"Je rappelle que Pfizer a eu un chiffre d’affaires en 2021 qui est l’équivalent du PIB de la Nouvelle-Zélande. Ce sont des puissances qui ont émergé à des niveaux financiers qu’on ne peut pas imaginer. Le monde est en train de se transformer", juge le Pr. Didier Raoult. "Vous avez des gens qui manient de l’argent qui ont des fonds qui sont supérieurs à 90% des États souverains. Cette puissance-là, moi, m’est apparue hors de contrôle".
"Les barrières que nous avions mis, c’est-à-dire les conflits d’intérêts, la déclaration des domaines de ne pas être le conseiller d’un gouvernement quand on est en même temps le conseiller de quelqu’un qui vend quelque chose au gouvernement, McKinsey par exemple. Les gens qui n’appliquent pas une loi qui est pourtant la loi, celle de la déclaration des conflits d’intérêts. Est-ce que vous allez parler de quelque chose qui a un rapport avec un industriel qui vous a payé pour ça ou pour autre chose ? On ne sait pas si c’est du cynisme ou de la naïveté, en tout cas, on n’a pas le droit de le faire", explique le directeur de l'IHU Marseille.
"Il y a un délit qui est commis quotidiennement sur tous les médias du monde"
"Il y a une chose extraordinaire que l’on a essayé de m’appliquer régulièrement qui s’appelle l’article 40", explique-t-il. "C’est un article de dictature épouvantable, cela a été mis en place par Napoléon. Il dit que tout fonctionnaire qui a eu connaissance d’un délit ou d’un crime doit le dénoncer au procureur. C’est-à-dire l’organisation massive de la délation par tous les fonctionnaires. C’est le devoir de dénonciation, si on a eu connaissance, de tout ce que vous voulez", explique-t-il.
"Demain, n’importe quelle structure qui décide que quelque chose est un délit peut demander à tous les fonctionnaires de rapporter ce délit. Il y a un délit qui est commis quotidiennement sur tous les médias du monde. Là s’expriment un certain nombre de collègues qui ne disent pas qu’ils ont des biais d’interprétations. Ou alors qui continuent à travailler avec tel ou tel laboratoire. Je pense que l’on n'est pas lucide", explique le Pr. Didier Raoult.
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