On a beaucoup parlé de ce trouble psychique à l’occasion de la journée mondiale de la bipolarité. Mais en quoi cette maladie consiste-t-elle ? Combien de personnes en souffrent ? Quels sont les traitements possibles ?
La bipolarité, "on se raconte des histoires"
On estime à plus d’un million et demi le nombre de Français atteints de bipolarité. Mais ce chiffre est sans doute sous-estimé. A l’occasion de la journée mondiale de la bipolarité, focus sur ce trouble psychique mis en avant récemment par l’animateur de radio Nicolas Demorand. "J’ai vécu un enfer pendant 15 ans de ma vie, de 21 ans à 38 ans. J’en suis revenu. Pendant des années, je suis monté très haut dans des phases maniaques. On devient dingue, on se raconte des histoires. On s’invente des scénarios, on part dans une histoire qui peut durer deux à trois semaines" explique François Lejeune sur Sud Radio.
"Quand on redescend, c’est quand on arrive à l’hôpital. On va vous calmer avec une piqure sédative très forte. Tout tombe à l’eau. Le milieu hospitalier est très dur. Ce sont des prisons. Vous vous retrouvez avec toutes sortes de personnes, des repris de justice, des drogués. La dépression vient. La plus longue chez moi a duré trois ans. Je ne voulais voir personne" ajoute-t-il.
Vivre dans l’ignorance de la maladie
"J’ai vécu longtemps dans l’ignorance de ce qu’était cette maladie. J’ai été diagnostiqué 14 ans après le déclenchement de cette maladie. Je suis tombée malade à 18 ans. J’ai enchainé les dépressions. Je me suis accroché à mes études. Je me suis accroché à cela, en sachant que je n’ai pas eu d’entourage aidant, de parents protecteurs" précise Emilie Garandel, qui ajoute que longtemps, "on lui a rigolé au nez alors qu’elle demandait de l’aide".
Il n’y a pas une bipolarité. Il y en a plusieurs. "Quand les proches sont confrontés, c’est un choc. Souvent on ne s’y attend pas. Nous sommes là pour informer, aussi bien les patients que les proches, comment ça peut évoluer dans le temps. On ne guérit pas, mais on peut se rétablir, et avoir une vie quasi-normale. Le patient acquiert une expérience au cours des années, et on peut sentir les signes avant-coureurs" conclut Dominique Guillot.
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