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Pour Didier Raoult, les malades sont des cobayes pour médicaments malgré eux

Par Adélaïde Motte

Covid-19, hydroxychloroquine, pénurie de médicaments : André Bercoff en parle avec le Professeur Didier Raoult sur Sud Radio le 4 janvier 2024.

médicaments, Didier Raoult
Le professeur Didier Raoult, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Covid-19, hydroxychloroquine, pénurie de médicaments : le professeur Didier Raoult était l'invité d'André Bercoff le 4 janvier.

Professeur Didier Raoult : "L'hydroxychloroquine est le traitement qui a été le plus prescrit au monde"

Le professeur Didier Raoult a d'abord été connu et décrié pour avoir utilisé l'hydroxychloroquine comme médicament pour traiter les malades du Covid-19, un traitement que recevaient notamment les militaires avant de partir en opération. "L'hydroxychloroquine est le traitement qui a été le plus prescrit au monde", explique-t-il. "En mars 2020, une étude de The Lancet rapportait que 10% des personnes traitées par hydroxychloroquine étaient mortes. C'était un fantasme total, ce qu'on a appelé le Lancetgate". "Nous, on a pris l'exhaustivité des malades qui avaient été traités, on a regardé qui était mort par l'Insee, on a comparé la liste des gens qui étaient passés chez nous avec la liste des morts de l'Insee. On a fait vérifier ça par un huissier. J'ai mis ça à la disposition du ministère." Ce sont "des données qui sont entièrement extérieures à notre institution", qui montrent que l'on a un "taux de mortalité cinq fois inférieur à ceux qui ne l'ont pas reçu."

"On peut tout raconter, je m'en fiche un peu, je parle de choses que j'ai touchées, que j'ai vues", élude le professeur Raoult en parlant des soupçons restants contre l'hydroxychloroquine. "Monsieur Braun (ancien ministre de la Santé) a fait sa thèse sur la toxicité de l'hydroxychloroquine, c'est à partir de 2,5 grammes." Il est donc possible que certains instituts aient donné des doses toxiques, mais cela n'a pas été le cas à l'IHU. "On a fait des milliers de dosages, on sait exactement quels sont les taux, on dépasse jamais 1,2."

Promotion de médicaments : "En France, on ne réalise pas que si quelqu'un vous a donné 30 000 euros, c'est pour vous influencer"

"Il y a un enjeu majeur, en France on n'arrive plus à trouver d'amoxicilline pour les enfants", déplore Didier Raoult. Pourquoi ? "Ça rapporte pas d'argent, donc l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) décide qu'elle va les acheter moins cher, donc nous sommes de mauvais clients. Nous ne les payons pas pour laisser la place à des médicaments nouveaux qui coûtent 100 fois plus cher." Or, ces derniers ne sont pas forcément plus efficaces. "Vous retrouvez ça à tous les niveaux". "On n'arrive plus à trouver tel ou tel médicament en pharmacie parce qu'ils sont trop vieux et trop bon marché."

"Nous avons culminé avec les médicaments à la fin du XXe siècle", "on a accumulé un capital de molécules" qui permet de "soigner les gens sans grande différence", dans les pays pauvres comme dans les pays riches. "Si, quand il y a une nouvelle maladie, vous dîtes 'on va prendre un médicament d'il y a 70 ans qui marche très bien'", cela pose problème car "on ne va pas pouvoir se gaver sur ce truc-là." Aujourd'hui, certains médecins prescrivent des médicaments nouveaux, non pas seulement parce qu'ils les pensent meilleurs, mais aussi parce qu'ils touchent de l'argent sur ces prescriptions. "Leurs malades deviennent des cobayes sans qu'ils leur disent", déplore Didier Raoult, "si je distribue le dernier produit à 10 000 euros l'injection, on va me donner de l'argent pour faire ça". "Le rapport loyal qu'un médecin doit avoir avec son patient, c'est de lui dire 'moi je suis payé pour tester un médicament', ça devrait faire partie des documents qui sont transmis de la main à la main."

"Le personnel politique de ces vingt dernières années s'est dégradé"

"Globalement le personnel politique de ces vingt dernières années s'est dégradé, les gens qui sont très bons s'en vont". "On veut pas des gens scientifiques, on veut des gens qui soient compatibles avec la mode de l'époque", explique le professeur Raoult, citant notamment la présidente de Harvard, qui vient de démissionner suite au scandale lié à sa non-condamnation de propos antisémites. Elle cochait ainsi toutes les cases de la bien-pensance, sans pour autant être une scientifique reconnue. "Vous ne pouvez même plus avoir les très bons car ils vont se retrouver dans une zone où les gens ont l'habitude de glandouiller." Une situation qui écœure rapidement les personnes talentueuses qui, au contraire, veulent travailler pour faire avancer leur domaine.

Lorsque les experts ont quitté le navire, il ne reste guère que ceux qui ne sont guidés que par le politique. "Je ne veux pas faire des recommandations qui ne soient pas scientifiques mais qui sont politiques", explique le professeur Raoult pour justifier sa démission du Conseil scientifique. Or, il n'y a pas loin du politique à l'argent. "Le premier financeur de l'OMS, c'est Bill Gates : le deuxième, c'est les États-Unis ; le troisième, c'est Bill Gates, les deux fondations." On peut alors s'interroger sur la pertinence des décisions prises en matière de santé. "On a une nouvelle ministre de la Santé qui reçoit des cadeaux de Urgo (une marque de pansements). Dans l'industrie pharmaceutique, il n'y a pas de repas gratuit, on ne vous donne jamais quelque chose pour rien".

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Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff du lundi au jeudi  à 13h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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