Depuis plusieurs jours, le meurtre de la petite Lola est au centre de polémiques et de récupérations politiques de tous bords. L'Institut Pour la Justice (IPJ), a organisé jeudi 20 octobre 2022 un rassemblement en hommage aux victimes de violences, qui a pris une toute autre dimension avec le meurtre, explique Pierre Marie-Sève, délégué général de l’IPJ (L’institut Pour la Justice).
"En voyant le meurtre de Lola, ça a été dans le sens de la prise de décision de faire un rassemblement"
L’Institut pour la Justice (IPJ) a organisé, jeudi 20 octobre 2022 un rassemblement pour les victimes de la violence. Pierre-Marie Sève, son délégué général, explique : "nous faisons des actions de manière régulière" depuis les 15 ans que l’IPJ existe. Des actions "sur la protection des victimes, contre le laxisme judiciaire et le laxisme de l’État".
Le rassemblement de jeudi 20 octobre 2022 était prévu "de longue date", dans le cadre d’une semaine d’actions. "On s’était posés la question, depuis plusieurs semaines : est-ce qu’à la fin on ne ferait pas un rassemblement ?"
De fait, le rassemblement n’avait initialement pas de lien avec le meurtre de Lola. "En voyant le meurtre de Lola, ça a été dans le sens de la prise de décision de faire un rassemblement", précise Pierre-Marie Sève. Mais le principe initial restait de "faire un rassemblement pour toutes les victimes".
L’action a néanmoins acquis "une teneur grave, liée à cette affaire-là", concède le délégué général de l’IPJ.
"Il n’y avait rien d’autre que de la dignité et du recueillement"
Plusieurs centaines de personnes ont participé, place Denfert-Rocherau à Paris. "Je tiens à dire que ce rassemblement s’est tenu dans une dignité, dans un calme, dans un recueillement unanime", déclare Pierre-Marie Sève. "Depuis le lancement, on a tout de suite dit que c’était un événement apolitique, apartisan", et de fait les partis n’ont pas été invités officiellement.
Le rassemblement a néanmoins "pris une teneur politique", souligne Pierre-Marie Sève. "On le déplore", "on a été dépassés par ça". "On n’a pas les moyens pour nous faire entendre, pour dire ‘non ce n’était pas quelque chose de partisan’", souligne-t-il.
Les politiques n’ont pas approché l’estrade, selon la volonté des organisateurs, et aucun slogan politique n’aurait été prononcé. Pierre-Marie Sève déclare, en outre, que la minute de silence a été "respectée à la lettre". "Il n’y avait rien d’autre que de la dignité et du recueillement."
"C’est le gouvernement lui-même qui a décidé de s’opposer à ce rassemblement"
Le meurtre de Lola a relancé toute une série de polémiques, notamment sur les OQTF, mais aussi sur d’autres points. "Je pense que ce rassemblement a fait très peur au gouvernement, et on le déplore", déclare le délégué général de l’IPJ. Il se défend d’avoir "attaqué directement le gouvernement", jugeant que le laxisme judiciaire existe depuis 40 ans. "Ce gouvernement n’est responsable qu’à sa juste mesure."
Il estime que "c’est le gouvernement lui-même qui a décidé de s’opposer à ce rassemblement". Toutefois, "il ne l’a pas interdit", concède Pierre-Marie Sève qui estime que l’opposition s’est montrée par "les éléments de langage repris par certaines chaînes". Selon lui, certaines personnes ont décidé "de s’opposer par tous les moyens" à ce rassemblement, "quitte à manipuler complètement l’opinion".
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