Peut-on tout dire en France ? Et peut-on notamment tout dire, dans les médias ? La liberté d’expression, pourtant grand principe de la République française, est-elle aujourd’hui menacée ?
Liberté d’expression : le chien accusé de la rage
La fièvre monte et on accuse le thermomètre. Récemment, Emmanuel Macron a appelé les réseaux sociaux à la prudence, à la surveillance, à ne pas laisser se propager la violence. "Le problème concernant les réseaux. C’est l’utilisation des réseaux pour se rassembler et commettre des exactions. Cela doit être évidemment surveillé, et régulé. Mais ce n’est pas ça l’objectif du pouvoir. Ce dernier a une presse mainstream. Aussi, tout ce qui est de nature à développer un autre discours, il faut le faire taire. C’est cela qui est en jeu" explique Régis de Castelnau sur Sud Radio au sujet de la liberté d’expression.
"La vraie cible, c’est l’expression des gens. C’est quelque chose de systématique depuis une dizaine d’années. On ne supporte pas la contradiction, on ne veut pas d’autre discours. On ne veut pas qu’il y ait un véritable décodage. Le vrai fact-checking, il est fait aujourd’hui par les réseaux" ajoute l’avocat. Pour Xavier Azalbert, directeur de la rédaction de France Soir, "quand on veut tuer son chien on l’accuse de la rage". "C’est ce qui se passe avec les réseaux sociaux, mais également avec France Soir. On nous accuse de tous les anathèmes" ajoute-t-il.
Un outil de censure face aux "complotistes"
"Sécuriser et réguler n’a jamais été une mauvaise chose. À partir du moment où on régule, et où le fait à bon escient, c’est une bonne chose. Par contre si c’est pour s’en servir comme un outil de censure, un outil de contrôle, et bien on va trop loin. Il faut trouver un juste milieu. Trop de règles empêchent la liberté d’expression. Maintenant en France on nous a appris le civisme. Cette règle là, on l’a oubliée" lance le directeur de la rédaction de France Soir.
De fait, aujourd’hui, le mot complotiste est partout. Y compris dans les colonnes du quotidien Le Monde, à l’encontre de France Soir, qui a finalement été condamné en première instance pour de tels propos. "Cela fait plusieurs années qu’on s’en sert. C’est l’accusation qu’on lance à celui qui s’oppose au discours dominant. Or le débat contradictoire, les opinions diverses et éventuellement contradictoires, c’est la façon d’élaborer une approche du réel et de la vérité" conclut Régis de Castelnau.
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