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Robert Bourgi : "Sur les neuf hommes politiques français qu’Omar Bongo a reçus, sept ont étés nommés ministres"

Par Jean-Baptiste Giraud

Robert Bourgi, avocat et auteur du livre Ils savent que je sais tout : ma vie en Françafrique (Éditions Max Milo), était l'invité d'André Bercoff sur Sud Radio le lundi 30 septembre 2024.

Robert Bourgi
Robert Bourgi, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Dans son livre, Robert Bourgi raconte notamment comment Omar Bongo a donné à Jacques Chirac la liste de son prochain gouvernement.

Robert Bourgi : "Le président Bongo a reçu dans sa suite de l'hôtel Meurice tous les futurs ministres"

"C'était à un moment donné où on parlait d'un nouveau gouvernement en France. Le président Bongo arrive à Paris, me fait venir à l'hôtel Meurice. Il me dit : ‘je viens de parler à Jacques, il m'a dit qu'il fallait que je reçoive les hommes qui vont être les hommes de l'avenir. Il m'a donné des noms et tout. 'Je vais faire une proposition à Jacques, et on va écrire’. Je lui dis : ‘il n'y a pas de problème, papa’. Il se lève, il va chercher son papier à lettres, il me dit : ‘on va écrire’. Et c'est là qu'il a dit : ‘Premier ministre Villepin, Sarkozy ministre de l’Intérieur, Douste-Blazy ministre des Affaires étrangères…’. Dans ce gouvernement, d'ailleurs, il y avait Michel Barnier. Il me dit : ‘tu vas porter la lettre à l'Élysée’", raconte Robert Bourgi.

Ce chef d'État africain connaissait vraiment la politique française comme sa poche ? "Absolument. Et il connaissait toutes les personnes de chaque formation politique. Toutes, toutes. Et voilà, Bourgi y va, il va déposer au secrétaire particulier du Président la lettre du président Bongo. Et je retourne à l'hôtel Meurice, il me dit : ‘il a déjà lu la lettre’. Il m'a dit qu'il fallait que je reçoive plusieurs ministres, de futurs ministres. Il y avait neuf ministres. Il me dit : ‘je vais les recevoir’. Je lui dis : ‘papa, vous n'allez pas les recevoir l'un après l'autre…’. Il me dit : ‘non, je vais les grouper’. Et voilà que le président Bongo reçoit dans sa suite de l'hôtel Meurice tous les futurs ministres. Il les a tous reçus : Fillon, Copé, Bédier et tant d'autres. Et moi, j'étais assis, je tenais le stylo et j'écoutais. Il me dit : ‘Maintenant, on va faire une autre lettre, tu donneras tes impressions, pour donner les impressions à Chirac’. Et sur tous ceux qu'il a reçus, sept ont été promus ministres", se souvient Robert Bourgi.

Omar Bongo m’a dit : "Je voudrais qu'un jour tu sois ma mémoire"

Pourquoi Robert Bourgi a-t-il décidé de faire ces révélations ? "Quelque temps avant qu'il ne disparaisse, au début de l'année 2009, le président Omar Bongo, qui souffrait personnellement de la maladie de sa femme qui est partie en mars 2009 (lui part en juin 2009), m'avait fait venir à Libreville. J'ai trouvé un président Bongo las, fatigué, triste. Et je lui dis : ‘papa, qu'est ce qui se passe ?’. Il me dit : ‘tu sais que je suis malade, fiston ? et maman est fatiguée’. Je lui dis : ‘papa, j'espère que vous nous enterrez tous’. Il me dit : ‘tu as vu que depuis deux ans, en France, je n'ai pas le même accueil, les gens se détournent plus ou moins de moi, je n'arrive plus à voir Jacques au téléphone, on me dit à chaque fois qu'il est malade et autres, je sens que les choses sont différentes à mon endroit’.

Je dis : ‘papa, c'est pas grave, il y a bientôt les élections, en 2012 il y aura d'autres élections, d'autres hommes’. Je le regarde, et il me dit : 'Je voudrais qu'un jour tu sois ma mémoire. Tu sais tout ce que j'ai fait pour les hommes politiques français depuis quarante ans, depuis Pompidou. Un jour, tu vas le sortir, tu vas tout raconter'. Voilà pourquoi j'ai tout écrit’."

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

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