"Cette tribune propose la régularisation des travailleurs sans papiers"
Sabrina Sebaihi, députée Nupes des Hauts-de-Seine, répondait à Alexis Poulain sur la brûlante question de l'immigration. Une trentaine de députés ont signé une tribune dans Libération demandant la régularisation des sans-papiers. "Cette tribune a trois principales propositions, explique Sabrina Sebaihi. La première c'est la régularisation des travailleurs sans papiers, la deuxième est de redonner le droit de travail pour les personnes en demande d'asile. La troisième c'est de fixer un plafond de délai pour les rendez-vous en préfecture en ce qui concerne la demande de renouvellement de titres de séjour."
Des métiers en tension, notamment dans l'entretien, la santé, le bâtiment, la restauration, sont en effet occupés par des travailleurs sans papiers. Or, ces personnes "tombent dans la précarité parce qu'au bout d'un moment leurs droits sont coupés". Et ce malgré leur activité professionnelle. "Ce sont des vies entières qui sont fragilisées", martèle Sabrina Sebaihi. Selon les députés signataires, la loi immigration actuellement en discussion ne va en effet pas assez loin. "On a du mal à percevoir où veut aller le gouvernement", explique Sabrina Sebaihi. La gauche compte donc "prendre le maximum" et déposer d'autres amendements "pour aller encore plus loin sur ce texte".
"Nous avons un devoir de solidarité"
Cette demande de régularisation massive fait écho à l'arrivée sur l'île italienne de Lampedusa de plus de 6.000 migrants, des "réfugiés climatiques" selon Sabrina Sebaihi. "On va avoir des pays entiers qui vont être dévastés par des sécheresses", il faut donc, au lieu de se demander s'il est possible d'accueillir ceux se massent aux portes de l'Europe. Se demander "comment créer les conditions pour les accueillir dignement". Le nombre n'est pas un sujet pour Sabrina Sebaihi qui estime que "on peut même en accueillir plus que ça". "Nous avons un devoir de solidarité, on est un pays qui se revendique d'être humaniste, ça pose question d'avoir des personnes qui sont dans des tentes. C'est une question de volonté politique."
Les revendications de la NUPES n'ont cependant qu'un poids limité à l'approche des élections européennes. De son côté, Europe-Ecologie-Les-Verts a décidé de faire cavalier seul. Un choix qui s'appuie sur les préférences des adhérents qui "demandent à plus de 80% une autonomie sur les élections européennes". Selon Sabrina Sebaihi, il s'agit d'une décision qui respecte la "dynamique" du scrutin, qui ne comporte qu'un seul tour. Au reste, la question n'a que peu d'importance. "Ce dont on doit discuter collectivement c'est préparer la suite, et la suite c'est 2027. Il faut une liste commune pour être au second tour. Nous devons faire en sorte d'être au deuxième tour et de gagner la présidentielle."
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