Etienne Jacob, journaliste au Figaro et auteur de La France des gourous, journal d’un infiltré éd. du Rocher, une enquête sur les sectes en France, est l'invité du Face-à-face d'André Bercoff.
Les victimes sont surtout en "quête de sens"
Si on pourrait penser que les victimes des sectes sont d'abord "des personnes vulnérables", "il y a surtout une quête de sens", explique Etienne Jacob. Ce sont "des gens qui se sentent mal dans leur peau, qui vont essayer d'aller mieux." "On retrouve l'effet de groupe", ajoute-il, prenant notamment l'exemple de sa première expérience dans la secte raëlienne. "Quand je me trouve dans le groupe de raëlien, j'avais mon petit bracelet violet qui signifiait que j'étais nouveau, tout le monde venait me faire des câlins."
Pourtant, les sectes sont loin d'être simplement des regroupements fraternels. Elles sont notamment soutenues par des enjeux financiers énormes. Le mouvement raëlien demande ainsi à ses adeptes de reverser 10% de leur salaire à la secte. Irène Grosjean, l'une des deux grandes "figures du manger cru aujourd'hui en France", propose de nombreux stages. "Je pense qu'elle croit profondément à ce qu'elle enseigne, après il y a tout un marketing autour de ça, il y a des entrepreneurs derrière." Dans d'autres sectes, "il va y avoir une promotion pour les stages plus longs encore, qui vont permettre vraiment d'aller mieux."
Face aux sectes, "les gens ne sont pas si bien informés qu'on le croit"
Les sectes qui prônent des traitements médicaux parallèles sont extrêmement dangereuses. "Irène Grosjean c'est une naturopathe nonagénaire qui va vous dire qu'en mangeant cru, en se soignant avec les plantes, vous allez pouvoir aller mieux, c'est dangereux." Etienne Jacob précise que sa secte fait notamment appel aux service d'un homme "condamné parce qu'il a ordonné à un monsieur d'arrêter son traitement contre le cancer, le monsieur est mort."
Les adeptes de la scientologie, eux, représentent une vraie menace pour les Jeux olympiques. Afin de tirer le meilleur profit de l'affluence internationale, ils construisent actuellement de nouveaux locaux sur les principaux lieux de manifestations. "Il y a vraiment une menace, ils vont proposer des massages, ça va forcément rameuter du monde." Face à cette menace, que faire ? Pas grand-chose car les victimes "s'informent par des canaux parallèles." "Les gens ne sont pas si bien informés qu'on le croit." Vont-ils lire le livre d'Etienne Jacob et ainsi échapper à la menace ? "Je ne sais pas si elles vont tomber dessus, c'est deux chemins qui coexistent mais est-ce qu'ils vont se croiser ?"
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