Pamphlet, cri d’alarme et cri du cœur pour les soignants suspendus. Le dernier livre de Fabien Moine, auteur et réalisateur de documentaire, met en lumière tous ceux qui ont dû cesser leur travail, après avoir refusé d’être vaccinés contre le Covid-19.
Des outils de médiation entre les soignants et le grand public
En plus d’un an, Fabien Moine aura publié un documentaire et un livre sur les soignants. "Il y a un peu plus d’un an, il y avait déjà ce constat d’urgence à sortir le documentaire en moins de trois mois. Pour essayer de témoigner d’une réalité très peu présente dans les médias, ou hyper caricaturée. J’ai vu ce documentaire comme un outil de médiation entre les soignants et le grand public" explique-t-il sur Sud Radio. Fabien Moine est l'auteur du documentaire "Suspendus : des soignants entre deux mondes".
"L’idée c’était de ramener de la complexité, de la nuance. De dire que quand on est dans une effervescence d’informations, il est très difficile d’avoir de la lucidité pour se positionner. Et l’on finit par agir souvent par mimétisme plutôt que par intention personnelle" ajoute Fabien Moine. "Sur le temps court, on est prisonnier de son émotion et on va réagir de manière lénifiée. Alors que sur le temps long, on va découvrir qu’il n’y a pas eu de surmortalité à cette période là. Si on regarde les statistiques de l’Insee" lance-t-il également.
"Le glissement social de la gauche qui ne défend plus les travailleurs"
Dans son livre, Fabien Moine dresse le parallèle des soignants suspendus avec les évènements de mai 68. "Dans les années 60, c’était l’effervescence. Il y a eu la perte de beaucoup de sacré avec la technologie, le plein emploi, la grande consommation. On s’est tourné vers une société de plaisir, ultra-consommatrice. On s’est décentré de la communauté pour se centrer sur ses plaisirs, voire mêmes sur ses désirs" explique-t-il au micro d’André Bercoff.
"La révolte de mai 68 était plus sociétale que sociale. Il n’a pas défendu une classe mais une catégorie qui est devenue aujourd’hui une petite bourgeoisie qui ne se soucie pas du sort de ses concitoyens qui sont dans la souffrance. C’est le glissement social de la gauche qui ne défend plus les travailleurs" conclut-il. Une adresse directe à Daniel Cohn-Bendit, qui au plus fort de la crise sanitaire, avait violemment fustigé les opposants au vaccin.
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