Le quotidien des soignants mis sur la touche depuis août 2021, durant la crise sanitaire du Covid-19, est loin d’être rose. Discriminations, pressions hiérarchiques, mise en difficulté financière. Pour certains, il s’agit véritablement d’un abus de droit.
L’après-Covid 19 des soignants suspendus
Cela fait bientôt trois ans que les premiers soignants refusant de se faire vacciner contre le Covid-19 ont été suspendus. "Le fait d’être applaudi en 2020 et détruit en 2021, c’était une évidence pour nous de parler à tout le monde. Tout le monde ne se rend pas encore compte". Les soignants suspendus en sont à "réexpliquer aux gens que des personnes n’ont pas de salaire, ou ont été privés d’exercice". Voici ce qui a poussé Elsa Ruillère à écrire son livre "Paroles de soignants suspendus", publié aux éditions Guy Trédaniel.
Elsa Ruillère rappelle l’importance du libre choix pour les soignants en France. "Quand on est soignant, sur le terrain, on sait ce qui se fait. On a le choix de son traitement, on a aussi la libre disposition de son corps. Je rappellerai aussi qu’en tant que fonctionnaire et être humain, on a le devoir de désobéir à un acte qui pourrait être illégal", ajoute la responsable syndicale.
Elsa Ruillère : "C’est ignoble"
Parmi tous les sentiments partagés par ces soignants mis sur le banc de touche, Elsa Ruillère retient en premier lieu la déception. "Avoir tout donné pendant des décennies pour certains, et être détruit" prend le dessus chez certains soignants. De fait, Elsa Ruillère ajoute également la détresse psychologique. "C’est compliqué de faire un choix entre avoir un salaire ou sacrifier sa vie financière pour garder son libre arbitre", précise-t-elle. "En fait, c’est ignoble".
D’autant plus ignoble, lance Elsa Ruillère, que la situation de l’hôpital en France, déjà précaire avant le Covid, ne s’est pas arrangée après la crise sanitaire. "L’éviction des soignants n’est pas une mesure cohérente avec les besoins de la population", estime-t-elle. "Ces gens ont été castrés dans leur vocation. On les a complètement trahis. On les empêche d’avancer. Un soignant est là pour prendre soin. Ce n’est pas lui qui va aller casser des têtes dans la rue", conclut-elle.
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