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Sommet des BRICS : "Le monde est là pour créer quelque chose de différent"

Par Jean-Baptiste Giraud

Le sommet des BRICS, qui a lieu en ce moment en Russie, est-il annonciateur d'un nouvel ordre mondial ? André Bercoff en parle sur Sud Radio le jeudi 24 octobre 2024 avec Frédéric Aigouy, journaliste indépendant.

Le 16ème sommet des BRICS à Kazan, Russie
© Kremlin.ru

Le 16ème sommet des BRICS se tient du 22 au 24 octobre 2024 à Kazan, en Russie.

Sommet des BRICS : "Fermer les yeux et se dire que ça n’existe pas ne va pas changer les choses"

Frédéric Aigouy a-t-il le sentiment que quelque chose d'historique est en train de se jouer ? "Historique, le mot est employé par plusieurs personnes avec qui j’ai discuté ici. Il faut bien saisir la portée de l’évènement. C’est le 16ème sommet des BRICS, ça ne date pas d’hier. Mais pour la première fois, il y a le secrétaire général de l’ONU qui est là, ce qui est un signal très fort de ce qui est à venir. Il y des chefs d’États qui ne sont pas encore membres du groupe mais qui vont faire des demandes d’adhésion, dont Recep Tayyip Erdoğan, c’est un fait absolument majeur. Tout le monde ici est conscient que c’est une réforme de la gouvernance mondiale qui est en train de s’écrire. Le monde multipolaire promu par les BRICS, ce n’est plus un concept abstrait, c’est vraiment d’ores et déjà une réalité. Tout le monde s’accorde pour dire que le monde unipolaire occidental et terminé, et le Sud global demande à avoir voix dans les affaires mondiales", a raconté Frédéric Aigouy.

"Ce qui ressortira de la manière la plus marquante de ce sommet-là, c’est que la multipolarité est aujourd’hui une réalité qu’on est obligés de prendre en compte. Il est temps que notre pays prenne conscience de ce qui est en train de se passer : le monde est en train de s’écrire, le monde est en train de changer. Fermer les yeux et se dire que ça n’existe pas ne va pas changer les choses", a poursuivi Frédéric Aigouy.

"Si le monde aujourd’hui est en Russie et avec Vladimir Poutine, c’est parce qu’ils sont en train de créer quelque chose autour de ça"

La "dédollarisation" est elle aussi à l'ordre du jour de ce sommet… "En effet, il s’agit de s’émanciper de la domination du dollar et de la façon dont le dollar est utilisé pour les sanctions. Il y a eu la déclaration commune du groupe des BRICS. Et dans cette déclaration commune, ils ont déclaré illégales les sanctions contre la Russie. Donc, c’est une position partagée par tout le monde ici. Tout le monde ici veut éviter le même sort que la Russie et cherche à émanciper leurs économies du dollar. Les échanges commerciaux entre la Chine et la Russie, par exemples, se font d’ores et déjà à 95% en yuans et en roubles", a fait savoir Frédéric Aigouy.

Le regard des médias occidentaux sur le sommet des BRICS est-il faux ? "Le sommet des BRICS est souvent traité dans les médias sous la seule lorgnette de Poutine est en train d’essayer de montrer qu’il n’est pas isolé. Mais ce n’est pas ça qui se passe. Ce qui se passe, c’est que les BRICS, ça fait 16 ans quand même. C’est le monde qui est en train de créer quelque chose. Et si le monde aujourd’hui est en Russie et avec Vladimir Poutine, c’est parce qu’ils sont en train de créer quelque chose autour de ça. Ils ne sont pas venus soutenir Vladimir Poutine parce qu’ils avaient envie comme ça de soutenir Vladimir Poutine. Ce qui se passe, c’est que le monde est là pour créer quelque chose de différent."

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