Comme l'explique Stéphane Skoven, la France n'est plus en possession de ses pouvoirs régaliens. Cela se ressent particulièrement dans l'appareil productif, que la France ne contrôle plus.
Stéphane Skoven : "Factuellement, vous n’avez pas les quatre pouvoirs régaliens, puisqu'ils sont transférés"
Pourquoi parler de libération de la France, est-elle occupée ? "Je pense que pour beaucoup de gens, ce sont des processus qui prennent un peu de temps quand on regarde les choses. Ça n'est pas venu d'un seul coup. Au fur et à mesure des années, on repère des choses et puis on les croise, on fait des passerelles. Et ça finit par devenir des inévidences. Mais ce sont des chemins pour chacun. Quand on regarde la situation, un paysage un peu général, quand on parle d'occupation et de libération, c'est donc qu'on est occupé. Qu'est-ce que ça signifie? Je pense qu'on peut le faire encore une fois de manière très simple. Concrètement, les quatre pouvoirs régaliens classiques, c'est-à-dire voter les lois, la justice, décider de la paix ou de la guerre, battre la monnaie… vous ne les avez pas. Factuellement, vous ne les avez pas, puisqu'ils sont transférés", a répondu Stéphane Skoven.
📢 "Petit manuel de libération et d'indépendance de la France"
🗣 Stéphane Skoven : "Si on regarde l’appareil productif actuel et celui de l’époque, il est bien plus tenu par l’étranger et les milieux financiers aujourd’hui que par le passé…" pic.twitter.com/aWRudOtP3d
— Sud Radio (@SudRadio) June 15, 2023
"On pourra toujours tergiverser sur la question de la guerre. Mais regardez ce qu'il y a eu. Y a-t-il eu un vote par rapport à l'Ukraine ? Sur cette question, c’est ambigu : est-on belligérants ou pas ? À partir du moment où on a réintégré l’OTAN, on a largement perdu la capacité d'autonomie. Vous y rajoutez la question du budget, qui est supervisé. C'est pour ça qu'on a chaque année des lignes directrices et qu'on fait le fameux Plan national de réformes. Si vous regardez de la même manière l'appareil productif, vous en avez la moitié qui est possédé par l'étranger. Vous avez quand même beaucoup d'éléments qui posent un énorme problème. Et ça a des conséquences sur la démocratie. Et le sentiment qu’ont la plupart des gens, c'est d'être dépossédés", a poursuivi Stéphane Skoven.
"On vit un paysage d'occupation en termes d’appareil productif"
Dans son livre, Stéphane Skoven affirme que la situation dans laquelle nous vivons aujourd’hui est pire que ce qu’elle était dans les années 1930. "Oui, c'est pire. Il faut faire une comparaison. On a un contexte très particulier dans les années 1930, qui est une montée à la guerre. C'est une crise globale. Mais si on en revient sur les questions économiques. Si on regarde l'appareil productif de l'époque, aujourd'hui il est bien plus tenu par l'étranger et par des milieux financiers sur lesquels on n'a aucune prise. Quand vous avez des entreprises comme Amazon qui investissent en France, qui cherchent à s'implanter dans différents endroits, on a une situation où c'est très compliqué. L'État n'a pas la puissance de feu, c'est vrai, il s’est dépossédé lui-même de ses outils. Regardez les conditions de travail au sein d’Amazon et la situation des libraires. Je ne parle même pas du fait qu’Amazon échappe aux impôts de manière massive.
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🗣 "On pompe en centre-ville, pour transférer dans des zones périphériques, où il n’y a plus d’usine, des chaînes de magasins… C’est une situation qui n’est pas productive" regrette Stéphane Skoven pic.twitter.com/J3wFACganK
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Dans des coins comme celui où j’habite, du côté Atlantique en Normandie, toutes les usines ont disparu. Vous avez des magasins qui vendent des vêtements, des chaussures… et ce sont des chaînes en plus. Donc c’est des points de vente. Je vais être un peu à la hache, mais on a des points de vente et on a du tourisme… mais ce n'est pas un appareil productif, ça. On regarde les emplois : ils ont été divisés par deux en quarante ans au niveau agricole, par deux au niveau de l'industrie. Ils sont où, ces gens-là ? Qu'est-ce qu'on en fait ? Donc on offre un paysage de désert en termes d'emploi et d'occupation en termes d’appareil productif. Votre appareil n'est pas construit pour être d'abord au service de la population, il n’est pas fait par des gens locaux… mais il est fait un peu pour l'exportation, un peu pour le tourisme. Il est fait pour se mettre en situation de dépendance, d'interpénétration avec le marché mondial et finalement en danger", a expliqué Stéphane Skoven.
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