Droit de réponse de l'association Fédération Chrétienne des Témoins de Jéhovah de France en fin d'article
Née de parents membres de la secte des témoins de Jéhovah, Sophie Grimbert a quitté la communauté il y a quelques dix ans, et vient d'écrire un livre sur le sujet : Une vie d'enfer : Le combat d'une femme pour en sortir, aux éditions Max Milo.
"C'est un mode de vie fondamentaliste, tout est constamment entouré de directives, de principes bibliques"
"A l'origine le titre c'était "l'enfer de Jéhovah"", explique-t-elle, mais "ils avaient peur d'être attaqués par les témoins de Jéhovah, donc on a changé le titre à la dernière minute." Le contenu du livre lui-même était différent, "j'avais plutôt proposé un livre qui démonte les dogmes jéhovistes, mais l'éditeur m'a plutôt proposé de réécrire ma vie."
"C'est un mode de vie fondamentaliste, tout est constamment baigné, entouré de directives, de principes bibliques, le mode de vie ça va être la prédication, les réunions qui ont lieu en tout cinq heures par semaine, trois fois par semaine. On va dans cette salle du royaume, il y a la préparation à ces réunions, ça commence par un cantique, on chante un chant dédié à Jéhovah, Jéhovah étant le nom de Dieu qui les démarque des autres religions. On va étudier la tour de garde le week-end."
"Si vous critiquez l'organisation vous êtes un apostat, il n'y aura pas de pardon pour vous"
Au-delà des principes bibliques, c'est surtout le refus du monde qui vaut aux témoins de Jéhovah d'être catégorisés parmi les sectes. Ainsi, les études supérieures sont considérées comme mauvaises et "le pourcentage de bac + 5 c'est 2,3% chez les hommes". En effet "le monde est dirigé par Satan, les religions aussi, Satan égare la terre habitée". Il faut donc éviter toute relation avec le monde, à l'exception des prêches et "éventuellement assister à des pots de travail mais toujours rester sur ses gardes". Cette conception implique également des interdits civiques : "interdit de voter, ils ne chanteront pas la Marseillaise". Même les relations amicales sont à proscrire : "si vous avez des amis dans le monde c'est déjà incompatibles."
Dans ce contexte, les apostats sont évidemment à éviter absolument. Les témoins peu convaincus ou trop curieux sont, quant à eux, rapidement exclus de la secte "si vous critiquez l'organisation vous êtes un apostat, il n'y aura pas de pardon pour vous, ce que je suis en train de faire c'est ça, ils n'auront jamais la vie éternelle", explique Sophie Grimbert. Elle raconte les moments difficiles vécus depuis sa sortie des témoins de Jéhovah, qui l'ont séparée de sa famille. "Si vous avez choisi de retourner dans le monde, vous êtes comme le chien qui retourne à son vomissement, il ne faut pas vous parler. Ils ont des supports audiovisuels où il y a des parents qui tiennent ferme, des enfants qui disent que sans cette fermeté ils ne seraient pas revenus, pour moi c'est du chantage affectif. Ma mère est toujours vivante, quand je vais chez elle il n'y aucune photo de moi ni de ma fille, mon frère est un dur de dur, je ne le vois plus. Ils disent tu as choisi, tu savais que tu vivrais ça."
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DROIT DE REPONSE
« L'association Fédération Chrétienne des Témoins de Jéhovah de France exerce son droit de réponse à la suite de la diffusion le mercredi 29 novembre sur nos ondes de l’émission intitulée «"Une vie d'enfer", ou le combat de Sophie Grimbert pour sortir des témoins de Jéhovah ».
Les Témoins de Jéhovah sont une religion chrétienne mondiale et sont actifs en France depuis plus de 100 ans. Le Conseil d'Etat a reconnu l’objet exclusivement cultuel des associations des Témoins de Jéhovah sur le fondement de la loi du 9 décembre 1905. Par ailleurs, la CEDH, pour qui les Témoins de Jéhovah sont une « religion connue », a rappelé que « le libre exercice du droit à la liberté de religion des Témoins de Jéhovah est protégé par l’article 9 de /a Convention ».
A l’échelle internationale, des experts universitaires ont conclu que les Témoins de Jéhovah « sont pleinement intégrés dans la société », qu'ils « contribuent à la croissance, à la cohésion et a la prospérité de la société de bien des manières » et qu'ils « ne sont pas sectaires ».
Régis Dericquebourg, sociologue français des religions a reconnu au sujet des Témoins de Jéhovah : « Ils sont experts de Ia Bible, mais ne sont pas des fondamentalistes ».
Dans l'affaire Témoins de Jéhovah c. Russie, la CEDH a constate que « les membres de la communauté...adoptent les doctrines et les pratiques des Témoins de Jéhovah de leur plein gré », mais aussi que « rien ne prouve que les fidèles aient été soumis "à des pressions psychologiques, des techniques de ‘contrôle mental’ et à une ‘discipline totalitaire’". Au contraire, les requérants individuels et d'autres membres de la communauté des requérants ont témoigné levant le tribunal qu'ils avaient choisi volontairement et consciemment leur religion et que, ayant accepté la foi des Témoins de Jéhovah, ils en avaient suivi les doctrines de leur plein gré ».
Si une personne est renvoyée de chez les Témoins de Jéhovah, ou si elle choisit de renoncer à sa foi, chaque membre de la communauté décidera selon sa conscience religieuse de quelle nature seront ses contacts sociaux avec cette personne on se fondant sur les commandements bibliques contenus en 1 Corinthiens 5 :11-13 et 2 Jean 9-11.
Les Témoins de Jéhovah respectent les gouvernements, même s'ils ne font pas de politique. Ils obéissent aux lois, paient leurs impôts et respectent aussi le droit des autres de faire leurs propres choix politiques. Leur neutralité politique n’est pas une menace pour la sécurité nationale.
Pour les Témoins de Jéhovah, l'enseignement scolaire est un atout très précieux pour préparer les enfants à la vie d'adulte. Ils encouragent leurs enfants à être des élèves sérieux et à faire de leur mieux. »