La France a été marquée en fin de semaine dernière, par une nouvelle attaque, à Annecy. De quoi reposer une question à laquelle de nombreux spécialistes se heurtent depuis des années : y a-t-il une bonne définition du terrorisme ? L’éclairage de Thibault de Montbrial, avocat et président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure.
"On ne peut pas dissocier la dimension politique de l’intention terroriste"
"On ne peut pas dissocier dans l’intention terroriste, la dimension politique. Ma définition est plus large que celle du Code pénal : c’est la poursuite d’un objectif politique par la violence. Quatre actions sur cinq ne sont pas qualifiées, en pratique, de terroristes", explique Thibault de Montbrial, avocat et président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure, sur Sud Radio. Revenant sur l’attaque qui a frappé des enfants, la semaine dernière, à Annecy.
Nous sommes à l’approche des Jeux olympiques 2024. À cette occasion, la France fera une cible particulière pour les organisations terroristes qui la menacent depuis des années. Notamment les organisations djihadistes. L’occasion pour Thibault de Montbrial de dresser un état des lieux de la menace djihadiste dans le monde. "On a décapité Daesh. Cela a eu pour conséquence de faire retourner Al Qaeda et l’État islamique au rang de métastase. Il n’y a plus de base territoriale, mais pour autant la menace n’a pas du tout disparu", lance-t-il également.
Terrorisme : le cas français
Récemment, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a fait état d’un nombre immense de tentatives d’attaques terroristes en France, depuis 2017. "Il y a toujours une activité, un fond de cuve, de risque islamiste. Les services de renseignement font un travail formidable. C’est un point sur lequel les gouvernement successifs se sont assez bien adaptés. Aujourd’hui, il y a des bons résultats. La difficulté, c’est que nous faisons face dans la durée à une vague de grande ampleur, et nous avons beau lever la hauteur des sacs de sable, la vague reste au-dessus", précise Thibault de Montbrial.
"L’une des grandes inquiétudes actuelles des services de renseignement, c’est la masse et la nature des armes qui reviennent en contrebande de l’Ukraine. On trouve assez facilement au marché noir des Kalashnikov, des missiles sol-sol et des missiles sol-air. On est dans une autre catégorie mais ça peut aller très vite", conclut l’avocat sur Sud Radio, décrivant une situation maîtrisée, mais qui peut déraper à tout moment.