Thomas Fauré, fondateur et président de Whaller, réseau social d’entreprise français, a partagé sa vision de ce que devrait faire le prochain gouvernement en matière de soutien au secteur du numérique.
Thomas Fauré : "Il faut que les services publics commandent davantage auprès des entreprises françaises du numérique"
Certains disent que si les entreprises françaises du numérique ne se développement pas au rythme qu’on voudrait, c’est la faute de Bruxelles. Dans quelle mesure est-ce vrai ? "Il y a beaucoup de choses qui se jouent à Bruxelles, et en particulier la régulation. Mais tout ne se joue pas à Bruxelles. Ce qui ne se joue pas à Bruxelles, c’est évidemment la mise en avant de notre écosystème et la possibilité de commander davantage que les services publics ne commandent auprès des entreprises françaises. En revanche, il est clair qu’il faut que nous soyons forts à Bruxelles", a répondu Thomas Fauré.
Dans quelle mesure le cyberespace et la souveraineté sont liés ? "Il n’y a pas de souveraineté technologique envisageable sans une maîtrise parfaite de la cybersécurité", a mis en garde Thomas Fauré.
"C’est à nous, en France, de mettre en place une politique qui viserait à faire émerger des géants qui puissent attirer des talents"
Beaucoup de spécialistes français du numérique partent aux États-Unis. Pourquoi ? "Il y a 30-40 ans, les États-Unis ont su créer autour de la Silicon Valley un système dynamique d’innovations. Ils partent parce que les salaires sont meilleurs, parce que c’est fantastique d’aller travailler avec des géants du numérique, on ne peut reprocher ça à personne. C’est à nous, sur notre sol, de mettre en place une politique similaire, qui viserait à faire émerger des géants qui puissent attirer des talents. Vendre nos services plutôt que nos entreprises", a répondu Thomas Fauré.
Jusqu’ici, la France a privilégié le soutien aux licornes. En d’autres mots, faire grandir une entreprise pour la vendre… "Pour l’actionnaire et l’entrepreneur, c’est évidemment le modèle intéressant. Malheureusement, c’est le seul modèle qu’on nous ait montré aujourd’hui. Il y a une sorte de licornisation de la pensée. C’est-à-dire que les succès présentés en tant que tels. Les différents gouvernements récents ont toujours compté le nombre de licornes. C’est un modèle court-termiste. Il faut que nous changions de modèle, il faut un modèle de long terme, à un horizon supérieur à cinq ans", a estimé Thomas Fauré.
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