Le conflit en Ukraine n’est-il pas finalement une poupée russe, où plusieurs guerres se superposent les unes sur les autres ? Réponse sur Sud Radio avec l’écrivain Slobodan Despot.
Ukraine : le récit à l’épreuve de la réalité
"On arrive au coeur de la deuxième guerre, en Ukraine. La première a débuté le 24 février 2022, et s’est terminée après l’échec des négociations de paix en mars, à Istanbul", explique l’écrivain Slobodan Despot, spécialiste de l’Europe de l’Est et des Balkans. Depuis la seconde guerre bat son plein. "On attendait depuis longtemps une contre-offensive ukrainienne qui se fait encore attendre. Cette guerre est arrivée à un moment très délicat pour l’Occident, car rien de ce que l’on a promis ne marche", ajoute-t-il.
Cette guerre ukrainienne, lance Slobodan Despot, repose sur un narratif, sur une légende. "Tout ce que l’on peut lire dans les médias, ce ne sont que des récits. Sur la question ukrainienne, aucun démenti de la réalité ne modifie le récit. Y compris lorsque ces récits viennent des responsables occidentaux eux-mêmes. L’Occident tout entier n’arrive pas à compenser les pertes en matériel et en munitions qu’occasionne la Russie en Ukraine. Sans parler des hommes. Une fois qu’il n’y aura plus d’Ukrainiens, qui ira se battre ?", s’interroge-t-il sur Sud Radio.
L'émergence d'un courant de fond
"L'Occident n'a jamais voulu partager le pouvoir. Y compris lorsque tout le monde était conscient que ce n’était plus l’époque coloniale, et celle de la suprématie technologique et économique. Il aurait fallu entrer dans cette transition progressivement. Maintenant c’est à notre corps défendant que nous y allons", lance l'écrivain au micro d'André Bercoff. Et pour Slobodan Despot, ces signes de décentralisation du monde sont "innombrables", "mais comme nous sommes sous l'emprise d'un récit, nous ne les voyons pas".
Il prend un exemple. "L’Arabie saoudite et l’Iran entretiennent des relations exécrables depuis des décennies. Et tout d’un coup, par l’entremise des Chinois, les Saoudiens et les Iraniens recommencent à se parler. Le chef de la CIA a dit : "on n’était pas au courant". Vous voyez à quel point l’Occident est décalé. C’est impensable", conclut-il sur Sud Radio.
Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.
Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 13h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.
Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !