La viande est devenue un objet de contestation sociale. En manger revient aujourd’hui pour certains à être un véritable criminel. Pourtant, c’est mettre sous le tapis le fait que l’homme a mangé de la viande, depuis toujours.
"98% des Français mangent de la viande"
Jean-Claude Poizat mange de la viande. Et il continuera de le faire. Ce professeur agrégé de philosophie est l’auteur de PRO-STEAK, le carnivorisme est un humanisme publié aux éditions Albin Michel. En écrivant ce livre, il savait qu’il s’exposait à une salve de critiques. "Je savais que j’aurai un retour de bâton, un retour de flammes, de la part de gens que j’attaque. J’ai bien conscient d’être à rebours de l’époque actuelle. J’ai juste voulu défendre mon mode de vie", explique-t-il sur Sud Radio.
"Touche pas à mon assiette ! Il y a encore 98% des Français qui mangent de la viande. Ce sont des statistiques de 2021. Les végétariens seraient 1,8% et les vegans seraient 0,3%. Donc le tsunami n’est pas encore là. Dans la génération des 18-25 ans, il y a 10% de vegans. Donc ça monte. Et les pays anglo-saxons et protestants du Nord sont plus avancés dans cette direction-là, pour des raisons culturelles, religieuses, etc.", ajoute Jean-Claude Poizat.
L’histoire est un enjeu politique
Dans son livre, Jean-Claude Poizat accorde toute une partie sur l’historique de la consommation de viande. Il remonte jusqu’au paléolithique. "Je ne crois pas que nos ancêtres auraient survécu sans viande. L’histoire est un enjeu politique, et la bataille fait rage. La chasse est plutôt masculine, la cueillette plutôt féminine. Il y a déjà un enjeu genré. Mais on sait qu’il y avait déjà une grosse consommation de viande. Ce sont des faits établis. Mais des historiens militants essaient de nier cette réalité-là", estime-t-il.
"On vit aujourd’hui dans une société d’opulence. Mais pendant des siècles, les hommes ont souffert de la faim. Et donc promettre aux gens d’accéder à une consommation de viande, c’était une promesse de bonheur. La consommation de viande est un acquis social du XXème siècle pour les classes populaires. Et on a aujourd’hui, une certaine gauche qui s’en prend aux standards de vie des classes populaires. C’est un paradoxe surprenant, peut-être un peu choquant", conclut-il sur Sud Radio.
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