Virginie Gautier a co-écrit avec Erwan Seznec le livre "Mon fils n'est pas un assassin - Affaire Adama Traoré, la contre-enquête" (Éditions Robert Laffont).
Virginie Gautier : "J’ai décidé d’écrire un livre pour tous ces policiers et gendarmes qui sont injustement accusés de meurtre"
Virginie Gautier a tout d’abord raconté comment lui est venue l’idée d’écrire ce livre. "Ça fait tant d’années que ça dure que j’entends tout et n’importe quoi sur mon fils, sur notre famille. J’ai lu des centaines, puis des milliers d’articles. Seuls Le Figaro et Valeurs Actuelles ont écrit : 'voilà une autre réalité'. Tous les autres médias ont pris la position du Comité Adama. Je m’en prenais plein dans la figure dès que j’allumais la télévision, j’avais l’impression qu’il ne se passait rien sur la planète à part la mort de cet homme. Laisser dire tout et n’importe quoi, c’était pour moi insupportable. Et puis, je me suis aperçue que dans ce qui paraissait dans la presse, il y avait des contradictions. Et donc j’ai décidé d’écrire un livre, pour tous ces policiers et gendarmes qui sont injustement accusés de meurtre, et pour toutes les mères de policiers et gendarmes. J’ai eu les coordonnées d’Erwan, on s’est rencontré, et on a décidé d’écrire à deux. Lui sur la partie factuelle, et moi sur la partie affective."
🔴Virginie Gauthier, mère d'un des gendarmes impliqués dans l’interpellation d’Adama Traoré (@laveritepradama) témoigne
🗣️"J'ai écrit ce livre pour dire qui est vraiment mon fils et pour dire qu'il n'est pas un assassin !"
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"Pour moi, le silence assourdissant de la gendarmerie est incompréhensible. J’ai aussi écrit une lettre de 4 pages, que j’ai envoyée à 15 médias. Et aucune reprise, aucune réponse même. J’ai intitulé cette lettre 'J’ai honte', c’était une réponse à 'J’accuse'", a raconté Virginie Gautier, tout en précisant qu’elle avait envoyé cette lettre de manière anonyme.
"Au bout de six ans, aucun gendarme n’a été mis en examen"
Que s’est-il donc passé ? "C’est tragiquement banal : le 19 juillet 2016, des gendarmes viennent interpeller quelqu’un recherché pour quelque chose, peu importe. Son frère est là, il prend la fuite, on ne sait pas pourquoi. Les gendarmes le poursuivent. Il avait beaucoup d’argent liquide sur lui, la recette d’un deal. Dans la voiture qui le ramène à la gendarmerie, il fait un malaise, il arrive à la gendarmerie et décède. Le médecin légiste dira plus tard qu’il est mort d’asphyxie", a rappelé Erwan Seznec.
"On doit être à la 11e expertise, il n’y en a que 2 qui ont vraiment examiné le corps, après il a été inhumé. Et aucune expertise n’a mis en évidence un élément factuel incontestable accréditant une quelconque responsabilité des gendarmes, c’est surréaliste. La partie adverse a sorti des extraits d’expertise, des contre-expertises pour accréditer la thèse comme quoi les gendarmes avaient commis une faute. Mais, au bout de six ans, aucun n’a été mis en examen. Trois d’entre eux sont sous le statut de témoin assisté, les dossiers contre eux sont vides", a poursuivi Erwan Seznec.
De quel côté les personnalités se sont-elles rangées ? "Il y a eu un soutien actif d’une partie de la gauche au Comité Adama. Chez les people aussi, c’était largement pro-Adama. Il n’y a que Didier Bourdon qui a eu le courage de dire que le Comité Adama, ce n’était pas son genre de beauté. Et François Ruffin qui a eu le réflexe de bon sens de dire : 'il faut que je me renseigne avant de prendre position'."
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