Passer deux jours dans un Festival érotique m’a tout d’abord permis de rencontrer de nombreux auditeurs et ces échanges sont toujours passionnants pour moi. J’apprends ce que vous aimez le plus dans mon émission, cela me permet de réajuster le programme. J’ai notamment eu la confirmation que l’élargissement des sujets (changement le plus significatif en cette nouvelle saison) est très apprécié. Tous les thèmes concernant le bien-être, la santé et la spiritualité ont leur place. Même si bien sûr la sexualité reste essentielle. J’ai eu la confirmation que les émissions permettent à certains couples d’échanger sur un sujet délicat, comme avec leurs enfants d’ailleurs.
Mais, ce fut très émouvant d’être remerciée par des femmes, des hommes. Je réalise à quel point cet espace radiophonique où l’intime peut s’exprimer est d’une nécessité absolue. Ainsi, lorsque l’un d’entre vous me demandait la voix chargée d’inquiétude : « Vous allez continuer ? »
Comment pourrai-je avoir envie d’arrêter…
Au fond, avoir trouvé sa mission de vie n’est-ce pas la meilleure manière d’être heureux ? C’est pourquoi vous retrouver tout à l’heure, demain et les jours d'après à l’antenne sera toujours une joie.
L'érotique d'hier et d'aujourd'hui, deux mondes différents
L’autre fait marquant ces deux jours de salon certes un peu épuisant pour mes oreilles, plutôt habituées aux chants des oiseaux, fut de constater la différence incroyable entre la pornographie que j’ai connue et celle d’aujourd’hui.
Certaines personnes m’ont demandé ce qui avait changé. Je suis bien incapable de répondre tant il s’agit de deux mondes totalement différents.
J’ai tourné des films x entre fin 1976 et début 1980, avant l’arrivée de la vidéo, de Canal Plus et bien sûr d’Internet. A cette époque ce genre de salon n’existait pas et n’aurait d’ailleurs pas pu exister. Nous étions dans un monde parallèle, souterrain, les acteurs comme les techniciens faisaient ce métier par transgression, rébellion. Même le milieu libertin était caché de la société. Au fond, les filles dont je faisais partie, s’habillaient un peu sexy mais absolument pas de la manière provocante de celles qui étaient autour de moi ce week-end.
C’est peut-être ce qu’il y a de plus intéressant à remarquer : les actrices affichent leurs charmes avec aucune gêne. Les seins, les fesses, les tatouages sont mis en vitrine devant les yeux des spectateurs pas du tout choqués.
J’ai trouvé chez elles une aisance qui ne fait aucun doute sur le fait qu'elles étaient heureuses de s’exhiber sous le regard bienveillant du public. Autre fait marquant, la plupart des visiteurs sont venus en couple. Même si bien sûr les hommes seuls étaient également présents.
Alors certes, la plupart de ces filles viennent dans le milieu du porno pour gagner de l’argent, ne soyons pas dupes, néanmoins évitons de croire qu’elles sont toutes des victimes. Entre l’image médiatisée de la pornographie enfer pour les femmes et ce que j’ai ressenti au salon érotique, il y a comme toujours des différences. Alors, ne jugeons pas trop vite… Et consommons du porno responsable !
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