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La femme a-t-elle moins de besoins sexuels ? La réponse de Brigitte Lahaie

C’est un sujet que nous n’osons plus aborder pourtant de nombreux auditeurs me posent la question. Les femmes en perte de libido se demandent si c’est « normal » que leur amant soit plus en demande de sexe qu’elles. Et les hommes se questionnent sur la libido de leur partenaire.  

Brigitte Lahaie répond à toutes vos questions
Brigitte Lahaie répond à toutes vos questions

On dit que la femme a moins « besoin » de faire l’amour que l’homme ! Pourtant de plus en plus de femmes se plaignent du manque d’envie de leur partenaire. La femme n’aurait envie de sexe que lorsqu’elle est amoureuse. Tandis que l’homme, lui, exprimerait ses pulsions. Là encore c’est ce qu’il se dit…

Le poids de notre héritage culturel

Dès le départ, nous ne sommes pas égaux : à l’adolescence le garçon est en effet en prise directe avec son excitation puisqu’elle se manifeste par une érection bien visible. Il lui viendra alors plus naturellement l’envie de se masturber et donc d’être au contact de son plaisir. La jeune femme, elle, n’est pas toujours au fait de ses désirs.

Et puis il faut dire aussi qu’elle n’a pas toujours été autorisée à l’être : un homme sexuellement très actif est considéré depuis toujours comme viril tandis qu’une femme serait plutôt qualifiée de « salope » ou de « nymphomane ». Toutes ces différences culturelles ont évidemment mis une chape de plomb sur les besoins et les désirs sexuels féminins.

Aujourd’hui, toutes les enquêtes sur la sexualité démontrent que les besoins féminins seraient moins importants que ceux des hommes. Il y a plusieurs raisons à cela. Déjà il y a un certain nombre de femmes qui renoncent définitivement au sexe, généralement après avoir eu le nombre d’enfants désiré. Elles considèrent la sexualité uniquement à travers le prisme de la reproduction et plus précisément à travers le prisme de la maternité. Leur plaisir était guidé par leur fort désir d’enfants. Alors une fois le désir assouvi, elles n’ont plus accès au plaisir.

Souvent d’ailleurs elles reportent tout l’amour sur leur progéniture et on voit bien que la reprise d’une sexualité épanouissante après plusieurs naissances demande un vrai travail de la part du couple.

Puis au moment de la ménopause, certaines se ferment à la sexualité. Soit parce que ne pouvant plus procréer, elles se sentent inutiles soit parce qu’elles utilisent cet argument et les complications liées à la ménopause pour enfin dire « stop » à quelque chose qui ne les intéressait plus depuis déjà fort longtemps.

Plus tu jouis, plus tu as envie de jouir !

Les femmes concernées par ces schémas sont aussi souvent des femmes qui n’ont pas connu la jouissance ou du moins une sexualité épanouissante. Si vous n’aimez pas le poisson, vous ne vous forcerez pas à en manger à tous les repas… Ou alors de temps en temps pour faire plaisir à celui ou celle qui vous l’a préparé avec amour. C’est pareil pour le sexe ! C’est un vrai travail sur soi que d’aller explorer son corps et son plaisir. Il faut avoir envie de persévérer. Et en fonction de l’éducation et du parcours de chacune, le travail sera plus ou moins difficile.

Néanmoins, grâce à la libération sexuelle, de plus en plus de femmes osent revendiquer le droit au plaisir et clament leur plaisir à faire l’amour. Celles-là peuvent tout à fait quitter un partenaire si celui-ci ne sait pas les satisfaire tant sur le plan qualitatif que quantitatif. Dans les décennies à venir, elles seront sans doute de plus en plus nombreuses. Et heureusement !

De toute façon, la sexualité ne doit pas se compter en besoins mais plutôt en qualité de vie.

Brigitte Lahaie

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