S’il est évident qu’il faut respecter le choix de chacun, celui qui n’ose pas se montrer nu lors des rapports sexuels aura tout intérêt à tenter de résoudre sa gêne. Car en fait, cela dépasse souvent la seule question de pudeur. Il y a sans doute eu dans son éducation ou sa culture des impacts négatifs.
Notre rapport au corps s’écrit dès l’enfance
La manière dont le corps de l’enfant a été regardé, considéré, joue un rôle primordial pour la suite. Dans certaines familles, tout le monde se cache, la salle de bain est un lieu privé. Si par hasard l’un d’entre eux se balade dans une tenue jugée trop dénudée, il se fera réprimander. Alors s’installe la croyance que le corps nu est impudique voire sale. Evidemment si l’accent est surtout mis sur les organes génitaux les dégâts seront plus inscrits dans le psychisme.
Ces notions de saleté ou de péché, inculquées durant l’enfance entraveront la vie intime de l’adulte. Alors que des parents à l’aise avec la nudité rendent les corps dénudés naturels. Mais attention, trop d’exhibitions répétées peuvent aussi entraîner des inhibitions.
Quand les complexes dévorent, comment réagir ?
Après tout ce qui a été inscrit durant l’enfance, s’ajoute le parcours individuel de chacun et les éventuels complexes. Une prise de poids par exemple, suffit à ne plus vouloir se montrer nu.e chez certain.es d’entre nous.
Si votre partenaire est mal à l’aise, ce ne sera pas en le ou la forçant que vous réussirez à le faire évoluer. Acceptez ses inhibitions et travaillez sur le décor de la chambre, en réfléchissant à la lumière notamment. D’abord très peu de luminosité ; puis allumez une lampe dans le couloir par exemple pour ensuite créer une atmosphère mystérieuse à l’aide de bougies. Ensuite, il faudra aider l’autre à se sentir mieux dans son corps. La photo est aussi un bon moyen de lui permettre de se voir autrement.
Mais une vision interne du corps s’avère très utile. Je conseille à tout le monde de vivre son corps pour ce qu’il procure de sensations et non pas comme une image qui se doit d’être parfaite. Ce corps apte à donner du plaisir doit être apprécier et non martyriser par des régimes ou par des diktats de la mode. Le corps est notre meilleur allié et non pas une enveloppe à mépriser.
Donc pour aider l’autre à aller dans cette direction, il faut l’aider à mieux ressentir le plaisir pour qu’il ose enfin se dévoiler…
Brigitte Lahaie