ChatGPT, la nouvelle intelligence artificielle d’OpenAI, intéresse et intrigue autant qu’elle inquiète. La question de la fiabilité des informations est aussi au centre des inquiétudes : un député Renaissance a déposé une plainte auprès de la CNIL à la suite d’informations erronées sur son compte, ce qui est contraire au RGPD.
ChatGPT va faire "exploser les inégalités" entre les élèves
Xavier du Bellay, fondateur et directeur des Cours Griffon, a testé avec ses équipes l’outil, pour connaître ses performances en termes d’apprentissage et enseignement. "Au cours Griffon ça fait maintenant dix ans qu’on teste toutes les nouveautés technologiques et les avancées scientifiques", explique-t-il. ChatGPT ne pouvait donc pas y échapper. "On s’est mis dans la peau d’un élève de CM1-CM2", détaille le directeur des Cours Griffon. "Et on lui a demandé explique-moi la notion de l’accord du participe passé."
Or, selon Xavier du Bellay, "la réponse était largement incomplète, voire fausse". "Par exemple, il n’a jamais fait mention de la situation où on a le COD qui est placé avant le verbe." La réponse était donc "inexacte", ce qui selon le fondateur des Cours Griffon pourra avoir pour conséquence de faire "exploser les inégalités" au niveau des élèves.
🔴🗣️Xavier du Bellay, enseignant (@CoursGriffon) : "#ChatGPT est incomplet et inexact. Cet outil va faire exploser les inégalités entre les élèves !"
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— Sud Radio (@SudRadio) April 13, 2023
"Dès janvier-février, dans tous les lycées de France, on commençait" à l’utiliser
"Les élèves qui vont réussir à se servir de ces outils sont des élèves qui ont des bases solides, qui sont capables de réfléchir par eux-mêmes." Ces élèves, explique le professeur, seront en mesure de "faire le tri" entre les réponses de l’intelligence artificielle. Et identifier, par là, les réponses exactes, inexactes ou partielles. "Un élève qui est un peu faible va forcément se retrouver en difficulté parce qu’il va en quelque sorte gober la réponse de la machine." Autre problème soulevé par Xavier du Bellay : "ça va les empêcher de réfléchir par eux-mêmes".
Le problème se pose dès lors que les élèves commencent à l’utiliser... et c’est le cas. "Moi j’ai une fille en lycée, par exemple... ça a déferlé à une vitesse dingue !" Il explique que "dès janvier-février, dans tous les lycées de France, on commençait" à l’utiliser. "Mais pour des résultats mitigés." L’école de SciencesPo a annoncé l’interdiction, pour ses étudiants, d’utiliser ChatGPT. Pour autant, différencier les copies est "très difficile", juge Xavier du Bellay. Même OpenAi n’arrive pas à identifier "un quart" des textes écris par ChatGPT, son propre outil. "Donc, pour les enseignants c’est très compliqué."
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