Invité ce vendredi de Patrick Roger dans le Grand Matin Sud Radio, Claude Sérillon est venu nous parler d'un épisode méconnu de la vie du Général de Gaulle, celui de sa rencontre avec le dictateur espagnol Francisco Franco. Une entrevue datant du 8 juin 1970, qu'il relate dans son dernier ouvrage intitulé "Un déjeuner à Madrid"(Éditons du Cherche midi).
Interrogé sur les origines de son travail, notre confrère nous a d'abord expliqué comment lui était venu l'idée d'écrire ce livre. "J'avais lu ça, il y a très longtemps, dans le troisième tome de la biographie de De Gaulle, qui en fait un petit paragraphe, et j'avais mis ça de côté sur des carnets. Et puis, il y a quelques années, j'ai commencé à chercher de la documentation, aussi bien venant d'Espagne que de France, à l'Institut Charles de Gaulle, aux archives", se remémore-t-il. "J'ai toujours été étonné que cette petite histoire, mais qui fait partie de la grande, puisse être restée aussi discrète parce que le 8 juin 1970, le général choisit. C'est lui qui décide et qui demande à voir Franco, il va déjeuner avec lui. Franco, cet allié ambiguë d'Hitler et De Gaulle, le symbole de la résistance au nazisme. Il va à Madrid, au Palais du Pardo pour passer un entretien de trois quarts d'heure avec dans un petit bureau", raconte-t-il ensuite avant d'évoquer en détail cette improbable rencontre. "Franco fait 30 cm de moins que lui, il a une voix nasillarde de fausset (...) ils sont tous les deux dans des costumes invraisemblables", indique-t-il.
Et l'intéressé d'évoquer ensuite la manière dont il a raconté la scène dans son ouvrage, en mêlant la réalité historique et des scènes romancées. "J'ai fait à la fois un travail de journaliste, j'ai enquêté pour être au plus près de la réalité de ce voyage (...) J'ai tout le récit de ce qu'il a pu faire, c'est avéré, mais en même temps, on ne sait pas ce qu'ils se sont dit. J'ai voulu essayer de créer deux personnages, un peu comme dans une scène de théâtre, qui seraient en train de se confronter sur leurs propres trajectoires", explique-t-il ainsi. "C'est ce que l'on appelle en télévision un docu-fiction. C'est pour ça que j'ai appelé ça un roman parce que je ne vais pas dire que c'est un récit d'historien, je ne suis pas historien (...) J'ai essayé de répondre à cette question : 'pourquoi est-il allé le voir ?'", poursuit-il.
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