Le talent n’attend pas le nombre des années, dit-on fréquemment au sujet des jeunes prodiges. Le dicton peut tout aussi bien se tourner dans l’autre sens avec Colette Maze, pianiste de 103 ans qui continue de pratiquer sa passion près de cinq heures par jour. "La sensualité du contact avec les touches du piano donne un jeu de sonorités incroyable", indique-t-elle au micro de Sud Radio, qu’elle accueille dans son appartement parisien.
"J’ai joué du piano à partir de 7 ans. J’en ai fait ma carrière, j’étais professeur", poursuit-elle avant d’évoquer l’importance de la nature dans l’inspiration de son quatrième album de piano, constituée de reprises de son compositeur préféré : Claude Debussy. "Il y a la sensibilité dans la nature. J’écoutais très souvent le vent dans les peupliers, ce balancement du vent quand il y avait des orages était très émouvant. Le bruit de la nature, c’est la vie, une vie au-dessus du quotidien", affirme-t-elle.
L’ancienne élève de l’École normale de musique jette par ailleurs un regard quelque peu désabusé sur le quotidien du monde extérieur aujourd’hui. "Je ne vis pas, je m’en désintéresse trop. J’ai toujours un peu vécu dans les rêves. Le rationnel, on est bien forcé de le vivre, sans quoi ce serait le désordre. Mais je pense qu’il faut rêver !", conclut-elle avec optimisme.
Et de l’optimisme, Colette Maze en aura sûrement besoin prochainement, elle qui prépare déjà… un cinquième album.
Un reportage de Clément Bargain