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Jean-Michel Jarre : "Je suis contre toute forme de boycott"

Par La Rédaction

Pour le chanteur Jean-Michel Jarre, "les artistes doivent absolument aller en Iran, en Corée du Nord… et c’est d’ailleurs la seule manière de ne pas contribuer de manière directe à la radicalisation, à l’aliénation". Jean-Michel Jarre était l’invité d’André Bercoff le 30 novembre 2018 sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

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Jean-Michel Jarre : "Il faut faire la différence entre une idéologie et un peuple"

Interrogé par André Bercoff et Céline Alonzo sur ce qui l’a motivé à aller se produire à Riyad, en Arabie saoudite, Jean-Michel Jarre a répondu : "Je suis contre toute forme de boycott. Dans ces pays il y a vraiment un besoin de changement. Dans les pays qui ne bénéficient pas des mêmes libertés que nous, c’est même une obligation pour les artistes d’y aller. Parce que sinon on applique la double punition : non seulement les gens n’ont pas les mêmes droits que nous, mais en même temps on les priverait de culture, de musique, de cinéma, de littérature… De ce point de vue-là, je pense qu’il faut faire une différence entre une idéologie et un peuple. Les artistes s’adressent aux peuples, pas aux régimes".

À ce sujet, Jean-Michel Jarre a d’ailleurs fait une parenthèse sur sa mère. "Ma maman m’a appris à ne pas confondre un peuple et une idéologie : les nazis et les allemands. Quand elle revenait d’un camp de concentration, dans un train Berlin-Paris, en regardant par la fenêtre elle voyait des trains venir dans le sens opposé. Et dans ces trains il y avait des Allemandes, qui étaient elles aussi tondues. Et elle a pleuré. Elle s’est dit : Ce sont mes sœurs".

Jean-Michel Jarre : "La musique électronique est tout sauf froide et robotique"

Dans cet entretien à André Bercoff et Céline Alonzo, Jean-Michel Jarre a aussi essayé de résumer son œuvre. "Ce qui m’intéresse de plus en plus dans m’importe quelle création (peinture, cinéma, musique…), c’est ce mélange du côté sombre et ensoleillé, ce côté joyeux qui cache une mélancolie souterraine. C’est ce qui me touche et c’est ce que j’ai essayé de faire dans tous mes albums, et celui-ci en particulier", nous a-t-il expliqué. Jean-Michel Jarre a d’ailleurs estimé qu’aujourd’hui on n’était plus à l’époque des singles, "où un titre est comme un morceau de viande qu’on arrache à son histoire".

S’agissant de son rapport à la musique électronique, Jean-Michel Jarre a déclaré : "Je me sens beaucoup plus en phase qu’à l’époque où j’ai commencé. Au début on était considéré comme une poignée d’allumés qui jouaient avec des instruments qui n’étaient même pas considérés comme des instruments de musique, surtout vis-à-vis de l’establishment du rock". "La musique électronique était liée à cette vision du futur où, après l’an 2000, les voitures devraient commencer à voler. D’autre part, avec cette idée de faire de la musique avec des sons, on devient tous des « sound designers » sans le savoir. Il y a un aspect cuisinier, culinaire à la musique électronique. Il est opposé à l’idée selon laquelle la musique électronique est forcément froide ou robotique", a-t-il poursuivi.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi.

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