Créateur inclassable et inlassable, Roland Topor se consacra à de nombreuses disciplines artistiques : poésie, illustration, chanson, cinéma, théâtre, littérature… Pourvu d'un imaginaire sans frein, il travailla aussi bien dans l'animation, que pour des journaux, par le dessin de presse, ou à des émissions de télévision et des pièces de théâtre. En outre, il fut aussi auteur de romans, de chansons et de scénarii de films.
Mais c'est dans l'édition que son talent s'exprima le mieux. C'était un terrain propice, puisqu'il se refusait à limiter son public aux collectionneurs et amateurs d'art. Vingt ans après sa mort la Bibliothèque nationale de France organise une exposition rétrospective, afin de faire connaitre la grande variété de la production artistique de Topor. Pour l'occasion, l'établissement national a réussi à rassembler une impressionnante collection, comprenant des illustrations, des croquis préparatoires, des affiches, des films et des livres venant essentiellement de collections privées, et du fin fond de la BNF.
Un artiste multiforme et irrévérencieux
Bien qu'ayant participé à de nombreux courants artistiques, le touche-à-tout ne savait pas rester en place. Il a notamment dessiné pour le magazine satirique Hara-kiri, le journal bête et méchant, avant de créer, sans le prendre trop au sérieux, un mouvement qu'il nomma le Panique. Pour ce faire, il s'entoura de Fernando Arrabal et d'Alejandro Jodorowsky, des esprits facétieux avec une véritable tonicité artistique.
Ses dessins furent remarqués à l'international, grâce à leurs publications dans des organes prestigieux comme le New York Times ou le Die Zeit. Malgré cela, sa phobie de l'avion l'empêcha de voyager régulièrement aux États-Unis. Le monsieur s'est également retrouvé à travailler pour un grand classique du film d'animation français, La Planète Sauvage. Réalisé par une équipe Franco-Tchèque sous la houlette du réalisateur René Laloux sorti en 1973, le film s'inspire du roman Oms en série de Stefan Wul. La Planète sauvage reçu le prix spécial du jury au Festival de Cannes de la même année, et demeure une œuvre incontournable du cinéma de science-fiction et d'animation.
Bref, il y a de quoi regarder à l'exposition Roland Topor.