C’est un week-end spécial auquel se préparent tous les fans de Johnny Hallyday, à l’heure où l’idole défunte fait l’objet d’un hommage populaire de portée national. Co-fondateur de SOS Racisme et habitué des coulisses du monde politique, Éric Ghebali était l’invité de Sud Radio ce samedi, au micro de Michaël Darmon. "C’est un événement majeur pour notre pays, avec une émotion qui transcende toutes les générations et toutes les couches sociales et qui sera à la hauteur de ce que représente Johnny Hallyday", indique-t-il d’emblée.
Éric Ghebali s’attarde également sur les rapports qu’entretenait Johnny Hallyday avec le monde politique. "Il y avait une relation personnelle et intime à certaines périodes de leur vie entre Nicolas Sarkozy et Johnny Hallyday. C’est tout à fait normal – il les a mariés – que l’ancien président de la République prenne la parole et qu’il soit ému comme tout le monde. (…) Johnny n’était pas de droite. Il disait qu’il aimait bien Chirac, Sarkozy, mais qu’il n’était pas de droite. Mais il ne disait pas non plus qu’il était de gauche, loin de là", explique-t-il avant de revenir sur les raisons qui poussaient les politiques à vouloir approcher la star.
"Il incarne la France, il incarne un soutien populaire massif, parce que les communistes l’ont fait venir à la Fête de l’Huma, parce qu’il avait dit une fois qu’il irait même chanter à n’importe quelle fête politique, et parce que son rapport avec les Français était authentique, sincère et fort. Johnny n’a pas d’équivalent. Il n’y a pas de chanteurs qui peuvent fédérer autant de monde pendant trois générations, donc les politiques avaient évidemment intérêt à se rapprocher de lui", analyse-t-il.
"Un échange a démarré entre Johnny, en bout de table, et Hollande, impressionné"
Surtout, Éric Ghebali raconte un épisode peu connu du grand public, lors duquel il a fait se rencontrer Johnny Hallyday et François Hollande, alors candidat à la présidentielle. "Ça s’est fait un peu par hasard. On était en pleine campagne, qui démarrait. Je croise Laeticia et je la convie à un dîner avec quelques amis, intellectuels, écrivains, chez moi avec François Hollande. Il rencontrait pendant la campagne certaines personnalités du monde des arts. Elle me répond qu’elle n’est pas sûre d’être à Paris à ce moment-là mais qu’elle reviendrait vers moi et serait ravie d’y participer. Quelle ne fut pas ma surprise d’entendre le lendemain un message sur mon répondeur m’indiquant qu’ils seront là, parce qu’ils vont à Londres acheter des "sapes" pour Johnny – c’était son expression –, mais qu’ils auront largement le temps de revenir en principe. J’étais assez surpris et assez flatté de voir Johnny intéressé pour rencontrer François Hollande. Avec une demi-heure d’avance, venant directement de la gare, Johnny et Laeticia étaient là à attendre François Hollande qui, comme à son habitude, était arrivé en retard. C’était exactement au lendemain du grand meeting du Bourget qui lançait la campagne de François Hollande. Quand je l’introduis à Johnny Hallyday, je lui dis : "François Hollande vient de faire un demi-Stade de France hier". Johnny lui répond : "C’est un bon début"", se souvient-il.
"On est très rapidement passé à table, car ça faisait 40 minutes qu’on attendait François Hollande. Le dîner fait de blagues et de questions-réponses avec le candidat s’est déroulé tranquillement. Et à un moment donné, entre la poire et le dessert, la table s’est complètement figée. Un échange a alors démarré, avec Johnny en bout de table, discret, assis à côté de moi et très détendu, et François Hollande qui était objectivement très impressionné par Johnny. Ils ont commencé à discuter comme deux rockers. Hollande : "C’est marrant, parfois je vais dans une salle, je fais une blague et la salle explose de rire. Le lendemain, la même ne fait aucun effet". Johnny : "C’est normal, ne t’en fais pas, c’est comme ça". Hollande : "Ça m’arrive de penser que ma voix ne tiendra pas pour un meeting, et dès que j’arrive sur scène, ça revient !" Johnny : "C'est normal ! Mais je te conseille de prendre telles ou telles pastilles". En France, une campagne électorale est physiquement très intense, très dure, et François Hollande a pu bénéficier des conseils de star de Johnny Hallyday", ajoute-t-il.