25 prix Nobel d’économie, dont l'américain Robert Solow, récompensé du Nobel en 1987, ou le Français Jean Tirole, nommé en 2014, tirent la sonnette d'alarme contre les programmes de certains prétendants à l’Elysée, dont Marine Le Pen. Dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde, ces économistes reconnus dénoncent l’idéologie "protectionniste" et "anti-européenne". Ils craignent par ailleurs une "déstabilisation de la France et de l’Europe" et une "remise en cause de la coopération entre les pays européens". Selon eux, revenir à une monnaie nationale et abandonner l’euro, comme le préconise Marine Le Pen et d'autres candidats comme Nicolas Dupont-Aignan, François Asselineau et Jean-Luc Mélenchon, n’apparaît pas comme une option satisfaisante.
Une tribune en faveur de l’Union européenne
Si leurs positions divergent sur l’union monétaire ou les politiques de relance, les signataires de la tribune s’accordent à condamner "l’instrumentalisation de la pensée économique" et considèrent que la construction européenne est primordiale pour maintenir le progrès et la stabilité économique des membres de l'UE. Ils prennent par ailleurs position sur l’immigration, la bête noire de Marine Le Pen. "Quand ils sont bien intégrés au marché du travail, les migrants peuvent être une opportunité économique pour le pays d'accueil. Les problèmes sont trop sérieux pour être confiés à des politiciens clivants", écrivent les économistes.
Il y a quelques jours, Paul Krugman, un autre prix Nobel d'économie, avait également critiqué le programme de la présidente du Front National dans une tribune publiée dans le New York Times.
Alexandra SEGOND