À la poursuite de son prestigieux passé, le port de Marseille inaugurait ce lundi la forme 10, la plus grande cale sèche de Méditerranée. Objectif : l'accueil pour réparation et entretien des très gros navires de plus de 300 mètres de long. Un outil industriel remis en état après plus de 17 ans d'inactivité, pour un peu plus de 30 millions d’euros… Devant ce bassin de l’équivalent de 200 piscines olympiques, Christine Cabouverel, la directrice du grand port, ne cache pas sa satisfaction. "Évidemment, on passe dans une dimension beaucoup plus spectaculaire, puisque la forme 10 est le plus grand chantier naval à sec de la Méditerranée, la troisième plus grande cale sèche du monde. Marseille est une place majeure de l’économie maritime", assure-t-elle.
"Le port est redevenu fiable, compétitif, rayonnant"
Une renaissance pour ce port longtemps miné par les conflits sociaux, comme le rappelle Renaud Muselier, président (LR) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. "On revient de très loin ! J’ai commencé ma vie politique en 1993 en ayant des difficultés majeures avec la CGT. À l’époque, c’était un port qui faisait plus de 200 jours de grève par an ! Aujourd’hui on n’en a plus, et le port repart. Quand il y a un accord, une vision, ça marche. (…) Ça nous sort des images caricaturales du passé, c’est l’essentiel. Le port est redevenu fiable, compétitif et rayonnant. Aujourd’hui, on montre une nouvelle fois que Marseille évolue, Marseille change. Plus il y a de réparations navales, plus il y a de yachts ou de bateaux de cette dimension qui viennent. Et surtout, c’est très important en matière d’emplois. Vous avez des aller-retours, des escales au départ ou à l’arrivée, des bateaux de dimension internationale qui viennent se faire réparer. Forcément, en cascade, vous vous rendez compte du nombre d’emplois derrière ? C’est énorme", assure-t-il.
"Un intérêt stratégique très fort dans les années qui viennent"
Président de Costa Croisières France, Georges Azouz se félicite lui aussi de ce renouveau du port de Marseille. "C’est un port avec beaucoup d’infrastructures, capable de recevoir beaucoup de grands paquebots simultanément. C’est aussi une ville capable d’accueillir en son sein beaucoup de touristes. Ce qui est intéressant pour Marseille, c’est que c’est générateur de développement économique. Cette zone de chalandise chaque jour renouvelée avec l’arrivée de ces paquebots représente un intérêt stratégique très fort dans les années qui viennent", déclare-t-il.
Déjà premier port de croisière de France et troisième d'Europe, Marseille vante déjà un carnet de dix arrêts techniques en 2018.
Un reportage de Stéphane Burgatt