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À Paris, une vente de primeurs à prix coûtant pour alerter sur les marges de la grande distribution

Le Mouvement de défense des exploitants familiaux (MODEF) organise jeudi 22 août 2019, place de la République à Paris, une vente de fruits et légumes à prix coûtant.

Le 22 août 2019, le MODEF vend à prix coûtant 20 tonnes de fruits et légumes en provenance des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne, du Tarn, du Lot, du Lot-et-Garonne et de l’Hérault.

Pour parler des idées à l'origine de cet événement, Pierre Thomas, président du MODEF, a été l’invité de la matinale de Sud Radio.

 

Agriculture : la rémunération de la chaîne de production a baissé de 0,4%

"Les marges prises par les intermédiaires, et notamment les grandes surfaces, sont très importantes. Pour un prix qui peut être relativement conséquent pour le consommateur, le producteur, lui, peine à vivre de son travail. Il est tout à fait possible aujourd’hui que nous puissions avoir des prix qui soient rémunérateurs pour nos agriculteurs, tout en ayant des prix à la consommation corrects", a déclaré Pierre Thomas.

Interrogé sur les éventuels effets positifs de l’adoption de la loi EGALIM (Loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous), adoptée à l’automne 2018, Pierre Thomas a déclaré : "Pour le moment, on constate l’effet inverse. Les prix à la consommation ont augmenté de 4%, tandis que la rémunération de la chaîne de production a baissé de 0,4%. La loi EGALIM ne répond pas aux objectifs qu’avait fixés le gouvernement".

Pierre Thomas : "nous demandons au gouvernement de légiférer sur les marges"

Au cours de cet entretien, Pierre Thomas s’est aussi prononcé sur la poursuite de l’importation massive de fruits et légumes depuis l’étranger. "On ne peut pas continuer dans cet état d’esprit-là. On importe beaucoup de produits de l’étranger, ce qui n’arrange pas notre planète, qui est en train de se réchauffer. En plus, nous importons des fruits et légumes depuis des pays qui autorisent des molécules qui sont complètement interdites chez nous. Ces produits arrivent donc moins chers, mais avec des qualités sanitaires moindres. On ne peut pas continuer comme ça, c’est pas possible".

"Nous demandons au gouvernement de légiférer sur les marges et de prendre un certain nombre de précautions. Nous ne réclamons pas la fermeture des frontières, loin de là. Mais les échanges doivent se faire dans des conditions correctes", a-t-il estimé.

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