C’est l’une des conséquences de l’inflation : le bio a de moins en moins la cote. Les consommateurs se tournent vers des alternatives moins chères, les aliments premier prix, les marques de distributeurs.
Toutes les filières touchées
Conséquence directe : les déconversions d’agriculteurs qui abandonnent le bio pour revenir à une agriculture conventionnelle. "Je me suis installé en 2010 et suis certifié bio depuis 2013. Depuis le 1er janvier, je suis repassé en agriculture conventionnelle", confie Pierre Hylari, président du syndicat des jeunes agriculteurs des Pyrénées-Orientales. "Au niveau de la filière viticole, nous avons des produits encore en baisse, contrairement aux autres produits à la vente."
"Cela ne touche pas que la viticulture mais toutes les filières. À un moment, nous faisons nos comptes en tant que chef d’entreprise, et l’on se rend compte que, justement, le compte n’y est pas." Qu’est-ce qui coûte le plus ? "Depuis 2016, nous avons connu des années compliqués, avec des aléas climatiques, l’augmentation du coût des énergies : en 2021, on payait encore 70 centimes le litre de GNR, le gasoil non routier. À cela s’ajoute l’augmentation d’à peu près 300% des engrais."
🗣️"Depuis le 1er janvier 2023, je suis repassé en agriculture conventionnelle"
➡️ C’est l'une des conséquences de l’#inflation : le bio n’a plus la cote auprès des consommateurs. Certains agriculteurs décident de renoncer au label
Témoignage de Pierre Hylari, agriculteur ⤵️ pic.twitter.com/4L0LoNhKZf
— Sud Radio (@SudRadio) January 17, 2023
Des produits bio vendus au même prix
"Sans oublier l’augmentation de la main d’œuvre, quand on la trouve. Vu le rendement et le chiffre d’affaires à l’hectare dans le secteur, on n’a malheureusement pas les moyens de payer les gens plus, juge Pierre Hylari. Moi, je pense que dans ce pays, on a eu un mauvais calcul. On a voulu reconvertir rapidement énormément de producteurs sans quantifier les volumes de produits bio sur le marché, et quelle bourse pouvait se permettre de vivre à 100% avec. À l’heure où chacun compte, on fait des économies sur l’alimentaire."
"Sincèrement, sur les traitements, je vais continuer à employer les mêmes produits qu’en agriculture biologique. C’est surtout la maîtrise de l’herbe et le désherbage que je vais reprendre. En continuant en bio, cela demande plus de main d’œuvre, plus de passage de tracteurs, plus de traitements préventifs. Clairement, vu le marché, la valorisation sur le prix n’est plus çà. On nous propose pour le bio le même prix que pour des produits conventionnels."
Retrouvez "C’est à la Une" chaque jour à 7h10 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger.
Cliquez ici pour écouter "C'est à la une"