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Aides-soignants : les syndicats infirmiers contre la réforme de la formation

Par Jean Baptiste Giraud

Un décret paru au Journal Officiel permet aux aide-soignants expérimentés d'être formé pour devenir infirmiers en deux ans.

Le gouvernement souhaite former les aide soignants expérimentés pour en faire des infirmiers en deux ans au lieu de trois. Un arrêté à ce sujet est paru début juillet au Journal Officiel.

Des infirmiers formés en deux ans au lieu de trois

Les syndicats étudiants comme infirmiers sont vent debout contre cette idée. Six syndicats introduisent un recours contre cette réforme devant le Conseil d’État. "Depuis la naissance du métier d’aide-soignants, il en est qui font une promotion professionnelle pour passer infirmier, explique Thierry Amouroux, porte-parole du syndicat national des professionnels infirmiers. Ils passent un concours pour obtenir l’équivalent du Bac, pour rentrer en formation, comme le font les lycéens, pour suivre trois ans de formation.

Or un décret vient de proposer, après trois ans d’expérience à plein temps, de passer à la deuxième année d’étude directement. "Oui, alors qu’il n’y a aucun rapport entre le métier d’aide-soignant et la première année d’étude d’infirmier, où l’on nous enseigne la biologie, les pathologies, la pharmacie. Cela va faire un gros manque de compétences, une vraie perte de chance pour les patients. Ces personnes n’auront pas la même formation et les mêmes compétences."

 

 

Une réforme à la demande des employeurs

"Au final, les patients ne pourront pas savoir si la blouse blanche devant eux est une vraie infirmière ou une personne formée aux deux tiers, estime Thierry Amouroux, porte-parole du syndicat national des professionnels infirmiers. Des études montrent que quand on remplace une infirmière par une personne moins formée, vous avez des conséquences sur le taux de mortalité des patients présents dans le service. C ‘est vraiment très grave."

"Ils veulent faire comme dans les Ehpad où la moitié du personnel n’est pas du personnel de santé car cela coûte moins cher. À la demande des employeurs, le gouvernement fait cela pour que cela coûte moins cher. Hormis les employeurs, tout le monde y perd, notamment les patients. La situation de l’hôpital est dégradée car l’État nous coupe les vivres petit à petit. En vingt ans, on a fermé 20% des lits, passant de 500.000 à 400 000."

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