Alain Griset : "Le soutien aux petits commerces doit aussi se manifester dans l’acte d’achat"
Le Black Friday se déroule ce vendredi 4 décembre 2020 après avoir été reporté d’une semaine sur demande du gouvernement et des fédérations de commerçants. "J’appelle les Français à aller consommer, avec naturellement le respect des gestes barrière", déclare Alain Griset. Il souligne toutefois que "le petit commerce a aujourd’hui besoin du soutien des Français", espérant que le e-commerce ne soit pas une nouvelle fois le grand gagnant de cette journée de promotions importée des États-Unis.
"Je pense qu’il y a un choix, à un moment donné", explique le ministre délégué chargé des PME. "On a vu qu’il y avait un très grand soutien des Français aux petits commerces, c’était positif. Donc moi je crois que ce soutien ne doit pas seulement être moral mais doit aussi se manifester dans l’acte d’achat."
"Les soldes commenceront le 20 janvier"
Après le report du Black Friday, la question d’un report des Soldes d’hiver, censés commencer la première semaine de janvier 2021, est sur le devant de la scène. "J’ai déjà beaucoup consulté", souligne le ministre ; les commerces, bien évidemment, ainsi que les associations de consommateurs. "Les avis sont divergents."
"En réalité, je pense qu’aujourd’hui il est utile de reporter, et donc les soldes commenceront le 20 janvier. On avait de par la loi la possibilité de les commencer le 6, rappelle-t-il. Certains ont demandé de les reporter jusqu'au 27 et même au-delà, mais on considère que le 20 janvier est une date correcte". Une date qui correspond, selon le calendrier du déconfinement donné par Emmanuel Macron et le gouvernement, à la réouverture des restaurants. "Je pense qu’on est là dans une nouvelle étape que le Président a fixé, donc ça me paraît être une date qui permettra à chacun de pouvoir en tirer profit."
Le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé le 3 décembre 2020 que les fêtes de fin d’année pourront bien se dérouler, mais avec un nombre limité de convives, 6 adultes (mais sans limite de nombre pour les enfants). Une recommandation qui n’est pas obligatoire, mais le gouvernement espère qu'elle sera respectée. "Je pense qu’on a une expérience de ce qui s’est passé après le premier confinement", explique Alain Griset. Le gouvernement ne veut donc pas "rééditer ce qui s’est passé". "D’où la prudence, d’où un déconfinement progressif." Le ministre souligne que ce serait "dramatique pour tout le monde" si, à la suite des fêtes, "à la fin du mois de janvier nous soyons condamnés à reconfiner. Notre objectif est de pouvoir, au fur et à mesure que l'épidémie recule, rouvrir l'activité et avec cette petite lumière au bout du tunnel qui est le vaccin, pouvoir reprendre le plus vite possible une vie normale".
"Les mesures que le gouvernement a mises en œuvre ont permis de maintenir les entreprises"
Les TPE, PME et artisans pourraient être durement touchés par la crise économique et risquent la faillite. "J’espère que les tribunaux de commerce n’appellent pas à ce que les gens soient en faillite." Le ministre donne également quelques chiffres : "il y a en moyenne 25 % de moins de faillites que l’année précédente à la même date", annonce Alain Griset qui se dit "prudent" parce que "ça ne veut pas dire que ça va bien pour tout le monde" ni "qu’il n’y aura pas de difficultés ensuite". Ces chiffres permettent de dire que "les mesures que le gouvernement a mises en œuvre ont permis de maintenir les entreprises".
"Ce que nous essayons de faire, c’est de continuer de les accompagner, avec, en ce qui me concerne, un espoir" à savoir, comme à la fin du premier confinement, une reprise en janvier qui permette d’éviter les faillites. "Ce qu'on a vu au mois de mai, c'est une reprise relativement forte de l'activité, souligne le ministre délégué chargé des PME. En juin, juillet et août, il n'y a pas eu de fermetures supplémentaires. Ce que j'espère, c'est qu'il n'y en aura pas après janvier".
Fonds de solidarité : "Un engagement que les fonds arriveront en 10 jours sur le compte en banque"
Certaines entreprises et entrepreneurs réclament des aides et jugent avoir été oubliés. "La France est sûrement le pays en Europe qui accompagne le plus ses entreprises, et en particulier les plus petites entreprises", rappelle Alain Griset. "Nous essayons d’abord de simplifier les dispositifs, notamment le Fonds de solidarité, qui sera accessible directement depuis le site des impôts, dans une formalité très simple, avec un engagement que les fonds arriveront en 10 jours sur le compte en banque".
Les bénéficiaires pourront être "ceux qui ont subi une fermeture administrative et ceux qui n’ont pas été fermés et qui ont fait moins de 50% de chiffre d’affaires". "Mon quotidien est de recevoir l'ensemble des représentants assure le ministre délégué, je fais 10-12 rencontres par jour, pour regarder avec chacun s'il y a éventuellement des dispositifs à adapter. Ce qu'a annoncé Bruno Le Maire la semaine dernière : faire rentrer beaucoup de monde dans le Fonds de solidarité !"
Concernant les chèques cadeaux et tickets restaurant qui n'ont pas pu être dépensés, "Bruno Le Maire y travaille et une décision devrait être annoncée très prochainement, précise Alain Griset. Je pense qu'il y a là une opportunité de donner un petit coup de pouce, mais c'est un arbitrage et c'est Bruno Le Maire qui indiquera la décision. Plusieurs pistes sont envisagées, explique-t-il, le fait de pouvoir les augmenter, voire allonger la période de validité, notre idée c'est d'accompagner le plus possible les secteurs en difficulté. Aujourd'hui, on a globalement 90% de l'activité qui fonctionne, on a 10% qui ne fonctionne pas et qui souffre beaucoup ; on se concentre sur ces branches-là en essayant de mettre le maximum de soutien pour qu'elles puissent commencer à reprendre l'activité dès que possible".
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