Les états généraux de l'alimentation ont pris fin ce jeudi après 5 mois de consultations autour notamment des rapports entre les producteurs et les distributeurs. Le principal enseignement est que les produits alimentaires ne pourront plus être vendus dans le commerce en dessous du prix d'achat majoré de 10%, afin de couvrir les frais de logistique et de transport. Quelles conséquences sur le marché ? Éléments de réponse avec Olivier Dauvers (Spécialiste de la grande distribution), invité ce jeudi de Véronique Jacquier dans le Grand Journal de 18h.
"il n'y a rien de concret qui peut garantir que les paysans vivront mieux demain"
Selon lui, "avec ces états généraux, on prend le pari que si l'on arrive à obliger les distributeurs à vendre un peu plus cher les produits alimentaires, ils pourront payer plus cher les industriels qui les fabriquent et les producteurs qui font la matière première agricole". "Ce qui est déjà certain, c'est que cela va se traduire, pour les consommateurs, par une petite inflation puisque si l'on garantit une marge additionnelle à la distribution de 10%, il n'y a pas de mystère, les produits alimentaires (...) seront vendus plus cher", explique-t-il ensuite. "Première conséquence : les consommateurs vont payer un tout petit peu plus cher leur alimentation", insiste-t-il encore. "Désormais, on ne pourra plus faire de rabais supérieurs, en gros, à 34% (...) tout simplement parce que l'on veut redonner le vrai juste prix à son alimentation", ajoute-il.
"La première vertu des états généraux, c'est que des gens qui se parlaient mal ou peu se sont parlé autour d'une table de manière un peu plus dépassionnée que d'habitude, ce qui, l'air de rien, n'est pas si mal", affirme-t-il par ailleurs. "La deuxième chose à retenir", poursuit-il, "c'est qu'il va y avoir de la pédagogie sur la valeur des produits alimentaires". "Par contre, concernant le fond du problème à l'origine de ces états généraux (...) c'est-à-dire les revenus des paysans, il ne faut pas faire semblant : il n'y a rien de concret qui peut garantir qu'ils vivront mieux demain", nuance-t-il toutefois, déplorant au passage que les consultations n'ont finalement débouché sur "aucune solution concrète".
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