Reportage Sud Radio d’Alexandre de Moussac
Le constat est clair, quand on demande aux automobilistes s’ils savent pourquoi le carburant va augmenter, c’est la même réponse: "Non, du tout".
Après un petit rafraîchissement de mémoire, Jacques, médecin, prend conscience que c’est le prix de son plein qui va une nouvelle fois être impacté: "C'est un petit peu lourd... Ils doivent quand-même avoir pas mal de stock... Là je regardais le prix, et je me disais: franchement, c'est n'importe quoi. 1,8 pour le SP95, il est même pas à 1,55 à 30 km de Paris". Et c’est justement hors de Paris qu’Alal, organisatrice de mariages, fait tous ses pleins. Sa voiture, c’est son outil de travail: hors de question de tout dépenser en essence."Le plein me revient à 1,43, et sur Paris il est à 1,80 ou 1,60 au minimum".
Mais est-ce une raison pour aller protester dans la rue, comme les gilets jaunes l’ont fait il y a presque un an pour la même raison ? Alal pose ses conditions. "Oui mais intelligemment. Bloquer deux rues, ça sert strictement à rien. Ce qu'il faut, c'est bloquer l'économie: les ports, les gares... Ce qui rapporte à l'Etat !" A noter que les prix moyens du carburant ont baissé de 10 centimes au litre depuis l’acte 1 des gilets jaunes, le 17 novembre dernier.
"C'est aller vite en besogne"
Après l’attaque de drones sur des sites pétroliers en Arabie Saoudite survenue ce week-end, on parle déjà de conséquences dans les stations services françaises, avec 5 centimes de plus au litre. Mais pour l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des marchés de matières premières, il est encore prématuré de parler d’augmentation des prix à la pompe:
"Je trouve que c'est aller très vite en besogne. Le prix du pétrole a pris environ 10% dans la journée. Mais les marchés raisonnant relativement à l'avance, vous avez un temps de latence. Si hausse il devait y avoir, elle interviendrait beaucoup plus tard" - Philippe Chalmin