Alors que l’activation de l’article 50 du Traité de l’Union européenne par Theresa May a donné le coup d’envoi de deux ans (maximum) de négociations entre l’institution européenne et le gouvernement britannique pour déterminer les conditions du "divorce", de nombreux points d’interrogations surgissent aujourd’hui. Parmi eux, l’état du trafic et des liaisons aériennes entre le Royaume-Uni et le continent, un sujet qui intéresse particulièrement la compagnie aérienne low-cost irlandaise Ryanair, dont le PDG Michael O’Leary s’était déjà montré très critique à l’égard du Brexit.
Ryanair réclame un accord d’ici octobre 2018
"Aujourd'hui vous pouvez voler librement entre le Royaume-Uni et l'Europe mais nous prenons en compte un scénario où, demain, vous ne pourriez pas. Que ce soit pour quelques jours, pour quelques semaines ou pour quelques mois, personne ne le sait à l'heure actuelle", a averti le directeur financier Neil Sorahan lors d'une conférence de presse à Londres. À défaut d’accord entre les deux parties, "nous pourrions nous retrouver dans une situation où le commerce bilatéral relèverait des règles de l'Organisation mondiale du commerce, qui ne couvre pas spécifiquement le secteur aérien. Donc il y a un besoin essentiel pour le Royaume-Uni de s'entendre sur un accord bilatéral avec l'UE à propos des conditions de déplacement. Afin qu'il soit ratifié à temps, il faudrait un accord d'ici à octobre 2018, ce qui laisserait six mois aux États membres de l'UE de le ratifier", a-t-il ajouté.
"Finis les voyages au Portugal ou en Espagne, sauf si vous nagez bien !"
Les compagnies aériennes organisant généralement leurs plans de vol une année à l'avance, le timing est donc serré pour Ryanair. "Avant d'avoir une plus grande certitude sur ce qui va se passer, il est très difficile pour nous d'échafauder nos plans, de nous engager vis-à-vis des aéroports pour l'été 2019. Donc on pourrait se retrouver dans une situation où vous seriez obligés de rester chez vous cet été-là, finis les voyages au Portugal et en Espagne, sauf si vous nagez bien !", a plaisanté Neil Sorahan.
(Avec AFP)