La répression des fraudes a assigné, jeudi, la centrale d’achat commune de Casino et Intermarché, INCA Achats, ainsi que des filiales des groupes devant le tribunal de commerce de Paris pour des pratiques commerciales "abusives". Les enseignes auraient "formulé des demandes financières additionnelles" à leurs fournisseurs sans qu'elles ne soient justifiées.
L'investigation a montré que la centrale d’achat INCA Achats avait émis ces "demandes financières" après la signature du contrat-cadre annuel légalement prévue le 1er mars 2015, alors qu'elles ne résultaient pas de circonstances nouvelles ou d'un "besoin nouveau des fournisseurs". Selon Bercy, les fournisseurs n'ayant pas accepté ces demandes "ont subi des mesures de rétorsion" révélées après une enquête menée en 2016 par la DGCCRF.
INCA Achats conteste les faits
"Ces pratiques, (...) contraires à la loi prévoyant la conclusion annuelle d'un contrat-cadre dans le but de préserver la sécurité juridique et d'éviter la remise en cause perpétuelle des accords conclus, constituent une tentative de soumission à un déséquilibre significatif dans les droits et obligations" des différentes parties, estime la DGCCRF qui réclame une amende de 2 millions d’euros.
Dans un communiqué, INCA Achats a indiqué avoir l'intention de "contester" les faits reprochés par la DGCCRF et affirmé que "ses pratiques commerciales sont conformes à la loi". Le groupe a aussi précisé que les négociations de ce dossier concernaient 13 multinationales du secteur de l'hygiène-parfumerie.
Fin février, le ministère de l'Economie avait annoncé avoir assigné Casino devant le tribunal de Commerce de Paris pour pratiques commerciales présumées "illicites". Il était alors reproché au distributeur "d'avoir exigé de ses fournisseurs l'émission d'avoirs hors contrats annuels, conditionnant la poursuite de la relation d'affaires".